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Reconnaissance, Sylvain Zarli

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Jeune comédien récemment récompensé par un P’tit Molière de comédien dans un premier rôle, Sylvain Zarli est enfin (après des années de persévérance) nommé aux P’tits Molières. Une première consécration qui en entraînera certainement d’autres. Revue du parcours de ce Toulonnais qui nous fait vibrer par ses interprétations mais aussi et surtout par sa gentillesse et sa mémoire. Car la vie d’artiste est plus souvent faite de galères que de bonheur avant d’y arriver et Sylvain n’a pas oublié les mains tendues.

Ta carrière a commencé par tes parents qui ont cru en toi et puis le Conservatoire.
J’ai une carrière assez atypique. Mes parents ont toujours cru en moi. Au départ, ils n’étaient pas tranquilles car la vie d’artiste ça fait peur aux parents. J’ai tenté ma chance au Conservatoire et je suis parti à Paris, il n’y a pas longtemps, ça fait 9 mois. J’ai tout d’abord évolué dans le sud car, comme on dit : avant d’être prophète ailleurs, il faut être prophète chez soi. Mais surtout, j’ai été entouré de personnes qui ont cru en moi.

Il y a eu surtout Le Journal d’un fou.
Le Journal d’un fou, c’est le support qui fait que je commence à être dans la lumière à Paris et qui m’a mis dans la lumière aussi dans le Var. Mais pas que, car il y a d’autres pièces qui tournent que je vais mettre en suspens, comme Le Bossu de Notre Dame parce qu’il y a encore quelques dates mais je ne sais pas si je vais continuer l’aventure : j’ai d’autres projets. Dont un projet qui est en écriture, avec Samantha Angeli.

Sylvain Zarli, le Journal d'un Fou - Limpact

As-tu été obligé d’apprendre à chanter pour Le Bossu de Notre Dame ?
J’y interprète deux chansons donc j’ai appris à chanter au Conservatoire. Alors, disons que je chante juste et qu’on ne m’a pas mis un répertoire trop compliqué. Du coup, ça a été un plaisir de travailler ces chansons. Après, Le Bossu de Notre Dame, ce ne sont que des chanteurs et des danseurs donc j’ai été drivé par eux. A l’inverse, ils avaient des difficultés à jouer la comédie donc on s’est entraidé et ça a fait une belle aventure. Ça a amené beaucoup de monde, l’année passée en décembre il y a eu 8.000 personnes qui sont venues voir le spectacle et c’est énorme, car nous nous produisions dans des théâtres d’une capacité d’accueil entre 600 et 1200 places, dont l’Anthéa à Antibes où c’était énormissime. C’était rempli et au final, quand on a fait les comptes en décembre, ça faisait 8.000 spectateurs.

Que préfères-tu : être seul en scène, avec une troupe de chanteurs, danseurs et comédiens, ou faire du théâtre ?
Je préfère jouer tout seul, faire du seul en scène. Ceci dit jouer avec des compagnies de production c’est agréable aussi quand on part en tournée on est plusieurs, mais c’est vrai que j’ai une préférence pour quand je joue seul en scène ou alors un peu d’acteur.

Sylvain Zarli - Limpact

Et le cinéma ?
En 2020 ou au plus tard en 2021, par rapport au financement participatif parce que les longs métrages, ça coûte très cher, je vais avoir mon premier rôle dans le film de Maryline Planche “A l’ombre des hommes de sa vie”. Ça va être ma première vraie expérience de cinéma.

Tu viens de province. Aujourd’hui, au niveau artistique, quelle est la différence entre Paris et la province ?
La province, c’est mes racines et Paris, le noyau dur. Au niveau artistique, la province est limitée, il y a peu d’endroit et c’est plus compliqué pour percer. Tandis qu’à Paris, c’est un peu comme les kebabs à Toulon, il y a un théâtre à tous les coins de rue donc c’est plus facile.

Sylvain Zarli P’tit Molière du meilleur comédien dans un premier rôle - Limpact

Tu a reçu un P’tit Molière du meilleur comédien dans un premier rôle. Est-ce une consécration ?
Oui. La cérémonie a eu lieu le 15 décembre à Paris, au Café de la Gare, un théâtre de 400 places et c’est surtout l’un des plus vieux café-théâtre de Paris. Disons que cette récompense traduit le fruit de mon travail, tous ces efforts, toutes ces dates où j’ai donné le meilleur de moi-même. C’est un vrai hommage aussi bien pour moi que pour toutes les personnes qui m’ont suivi et soutenu.

Des projets ?
On m’en a proposé plusieurs et j’en ai refusé pas mal pour me focaliser sur le projet avec Samantha Angeli qui est une actrice formidable. Du coup, suite à ma rencontre avec l’écrivain Benoit Jeantet, qui commence à se faire un nom et qui m’a enregistré parlant de ma vie, j’ai eu l’idée d’intégrer Samantha Angeli et d’essayer de créer une pièce totalement déjantée. Pas une pièce comme on a l’habitude de voir, une pièce où l’on va entremêler nos vies, les parcours par lesquels on est passé, ce que j’ai vécu depuis ma jeunesse jusqu’à maintenant, mon arrivée à Paris, ma carrière… que l’on va tourner à la rigolade pour montrer aux gens que la vie d’artiste, ce n’est pas guinguette. Beaucoup de personnes pensent que quand on est comédien on a la belle vie, on gagne un max de fric et que la journée on se dore la pilule alors que ce n’est pas du tout ça.

Sylvain Zarli récompensé aux P'tits Molières - Limpact

Ta rencontre avec Samantha ?
Samantha, je l’ai rencontré par le biais de Jean-François Perrone, mon ami acteur de la série Mafiosa et qui a la Compagnie i Chjachjaroni en Corse. Un jour il m’a donné rendez-vous à Saint-Lazare pour prendre un café et discuter, et c’est là qu’il ma parlé de Samantha. Il m’a dit : “j’ai sous mon aile une jeune fille qui est une superbe actrice, qui est à Paris comme toi, qui est une Chjachjaroni, je compte sur toi pour prendre soin d’elle”. Du coup, on s’est rencontré et on ne se quitte plus. Je lui ai proposé ce rôle-là parce que j’ai vu son travail et je pense que c’est la personne qu’il faut.

Après ces années de galère, comme tous les comédiens, le soleil commence à briller ?
Oui, après ce sera toujours compliqué pour un artiste car c’est un métier incertain. Mais je peux dire que petit à petit, je vois le bout du tunnel. On ne sait pas ce que l’on va faire demain à moins qu’on ait des projets à lancer, cependant il ne faut pas en avoir des tonnes sinon on s’éparpille et on se perd. Après, la galère sera toujours la galère, c’est obligé.Mais il y a des moments où il y a de beaux rayons de soleil, quand même.

Le plus beau rayon de soleil ?
Ma fille que je vois peu mais qui vit avec une maman formidable, ma famille et mon nouvel amour.

Propos recueillis par Manouk B
Crédit photos : Alex Pixelle

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Restaurant Le Makia La Farlède - Limpact