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Valérie Lemercier entre sur la scène Sanaryenne

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De la jeune femme lassée à celle qui prône son régime drastique, Valérie Lemercier interprétera ses personnages à Sanary sur mer. Sur les fauteuils rougesles Varois redécouvriront la bourgeoise mais aussi des petits nouveaux, comme Jean d’Ormesson. Le 3 décembre à 20 heures trente la comédienne retrouvera le théâtre Galli pour son cinquième spectacle.

Pourquoi les Varois doivent aller voir Valérie Lemercier à Sanary ?
Déjà parce qu’on y rit. Je peux faire bénéficier de mon expérience et de mes observations au public. J’espère proposer un spectacle qui s’est bonifié, meilleur que les précédents.

Le fait de jouer dans un théâtre vous correspond plus ?
J’ai déjà fait des zéniths et des grosses tournées. Je préfère la proximité avec les spectateurs.

Vous dites qu’il y a 20 % de reprises dans cette cinquième production. Finalement, le véritable talent du comédien est-ce de toujours se réinventer ou au contraire de plaire avec des personnages déjà connus ?
Il faut faire ce que des gens ont envie de voir aujourd’hui. Je ne peux pas les présenter comme il y a cinq ou dix ans. Je faisais une adolescente en 1989. Elle a peut-être la même voix qu’avant mais sa vie a changé. Elle ne prenait pas de selfie. Elle n’avait pas les mêmes préoccupations. Je fais évoluer les textes. La bourgeoise que j’interprétais a vendu sa maison, et fait des choses qui n’existaient pas avant.

Depuis votre dernier spectacle est-ce que votre métier s’est adapté à l’actualité française ?
J’ai joué pendant la guerre du Golfe. A cette époque on disait que les gens avaient besoin de rire. C’est toujours le cas. On a tout le temps besoin de se divertir. Evidemment, je parle de ce qu’il se passe en ce moment, j’espère le plus subtilement possible. En tout cas, je ne m’interdis rien.

Vous parlez d’Uber, des modes alimentaires, avec ces thèmes qui touchent les jeunes aussi espérez-vous leur donner envie d’aller au théâtre ?
J’essaye de parler de ce qu’il se passe en général. Il y a des gens de 20 ans que cela interpelle, l’idée c’est de rassembler. A Vesoul, cela m’a frappé de voir des jeunes comme des octogénaires.

Les médias relèvent votre sens de l’observation. Est-ce qui si chacun développait le sien, les gens se rendraient compte de ce que vous caricaturez ?
S’ils rient, cela veut dire qu’ils ont déjà été amusé par ce que je raconte. Ils ne l’ont pas forcément formulé mais cela les a déjà les interpellés.

Vous avez déclaré « Je représenteparfois la vielle France ». Est-ce le cas dans cette interprétation ?
C’était dans une émission, par rapport à un de mes nouveaux personnages. Jean d’Ormesson a une place dans mon spectacleavec son côté humble et modeste. Je me suis rendu compte que jeparle beaucoup de la France.

Cela ne pose-t-il problème pour jouer en Suisse ou en Belgique ?
Il y a un clin d’œil aux relations humaines. C’est quelque chose d’universel. Quand je joue une petite fille, je considère que c’est la même en France qu’en Espagne par exemple.

Pour l’instant quel personnage a le plus de succès ?
Je dirai que c’est la jeune Zahia. Cette femme comme je dis, « se fait chier » dans son couple. Elle restesympathique et joyeuse mais constate qu’elle tourne en rond après un an de mariage. S’ennuyer à deux, tout le monde a dû le connaitre. C’est pire que de se brouiller ! L’histoire de Zahiaparle à beaucoup d’entre nous.

Vous avez refusé des films à cause de certaines scènes gênantes. Pourtant vous interprétez des personnages très trash.

Je dis des choses vraiment crues. J’ai déjà parlé de viols ou encore de partouze. Au théâtre, je suis capable d’interpréter ce que je ne ferai pas au cinéma. Je me sens plus libre sr scène. Le spectateur interprète ce qu’il veut, sans image.