On pourra dire que la bande dessinée avait mis les petits plats dans les grands, pour ce noël 2019. Tous vos héros préférés étaient présents dans les vitrines illuminées des libraires, en cette fin d’année : Astérix, XIII, Largo Winch, Thorgal, Blake et Mortimer, Corto Maltese, Le Chat du Rabbin, Le Petit Spirou, Boule et Bill… Et même Blueberry étaient de la fête. Exceptionnel dernier trimestre et pourtant, voici encore trois nouveaux albums à ne rater sous aucun prétexte et à lire avec délectation et sans modération après le réveillon.
Mausart à Venise
de Thierry Joor et Gradimir Smudja
Éditions Delcourt
Gradimir Smudja est un amoureux fou des arts. Il aime le dessin et la peinture, bien évidemment, mais il se passionne aussi pour l’architecture, la musique et l’opéra. Il connait l’histoire de l’art sur le bout des doigts et peut parler durant des heures de Vincent Van Gogh, de Toulouse Lautrec, de Paul Gauguin ou de Picasso. Dans ses albums précédents, il s’est amusé avec ces grands maîtres en racontant leur vie, tout en parodiant leur style. C’est donc tout naturellement qu’il a eu envie de nous raconter la vie d’un autre fabuleux talent, celui de Mozart, mais sous les traits d’une divine petite souris, renommée pour l’occasion Mausart et dont la musique va enivrer toutes les têtes couronnées d’Europe. Et pour rendre son univers encore plus merveilleux, l’histoire se déroule à Venise, ses décors enchanteurs, ses canaux labyrinthiques, ses impasses mystérieuses.
Le Scorpion – T.12 Le Mauvais Augure
de Stephen Desberg et Enrico Marini
Editions Dargaud
Avec ce 12e tome de la série, on se laisse une fois de plus entraîner avec autant de plaisir au fil des pages virevoltantes d’Enrico Marini et dans les intrigues de familles dans la Rome du XIIIe siècle, inventées par Stephen Desberg. Le Scorpion, ce chevalier rebelle et roublard des débuts, se révèle être en fait l’héritier d’une des plus puissantes familles qui dirigent l’Italie depuis des siècles. Mais quel est le secret de famille qui leur donne tant de pouvoir ? Maintenant que le pater familia n’est plus de ce monde, les héritiers vont se déchirer pour trouver et s’emparer du secret qui donne tant de puissance. Les rebondissement du scénario de Desberg sont à la hauteur des virtuoses passes d’escrime dessinées par Marini et ce nouvel opus, attendu depuis plus de cinq ans, ne décevra pas la patience des lecteurs de la série.
Charlotte Perriand
de Charles Berberian
Editions du Chêne
Charlotte Perriand fut l’une des plus grandes architectes française. Elle avait à peine 24 ans lorsqu’elle intégra l’atelier de Le Corbusier, architecte mondialement connu. Elle put y développer son goût du design au point que les Japonais l’invitèrent à travailler en tant que conseillère dessinatrice en art décoratif auprès du ministre du commerce extérieur. Ce sont ces 2 années de découverte et de création intense, de 1940 à 1942, que nous raconte Charles Berberian. Avec son style semi-réaliste, il passe aisément des scènes très documentées aux moments oniriques. De la même façon, ses changements contrastés de mise en couleur aident le lecteur à faire la distinction entre ce que dit et voit la jeune architecte et ce qu’elle ressent. Un album tout en subtilité de Charles Berberian que vient clore un riche entretien avec sa fille Pernette.