Architecte d’intérieur, de nationalité italienne, vivant à Monaco, cette jeune et dynamique diplômée de l’Istituto Marangoni Milano va s’imprégner de votre culture de vie pour créer un environnement, une ambiance, un concept lié à votre personnalité et votre style. Ce qui lui impose une feuille blanche de départ pour chaque projet.
Le goût du design vient-t-il de vos origines ?
J’ai toujours ressenti le besoin de ce côté esthétique. Je ne sais pas d’où ça vient, peut-être du fait que ma mère était remailleuse, puis couturière et retoucheuse chez tous les grands couturiers, à Monaco. J’adore la mode. Pour moi, la mode est étroitement liée au design, sauf qu’elle va beaucoup plus vite que le design.
Comment passe-t-on de l’hélicoptère à l’architecture ?
Tout d’abord, je suis une passionnée. J’aime me mettre en danger, c’est mon caractère et tout ce qui est trop facile me lasse au bout d’un moment, non pas que l’hélicoptère ce soit facile. Je me suis recyclée plusieurs fois, j’ai travaillé dans la finance. Mais il y avait toujours le côté créatif qui était en moi. Je suis partie à Paris dans une société financière, j’avais loué un appartement et je l’ai refait. Mais pour l’hélico, c’est une passion d’enfant, donc elle restera à vie, elle est en moi.
L’Emotiv Design et le Mood Board, qu’est-ce que c’est ?
Le Mood Board, c’est une planche de tendances. J’avais envie d’un métier qui me permette d’allier le côté artistique au côté technique, ainsi que le côté terrain. l’Emotiv Design, c’est l’école qui m’a enseigné ça. C’est prendre en compte la manière de vivre du client, tout ce qui fait partie de sa vie pour réaliser un intérieur qui va lui ressembler et qu’il ne verra pas ailleurs. Un intérieur qui reflète vraiment sa personnalité.
Vous travaillez sur de multiples projets : appartements, boutiques, bureaux… Comment arrivez-vous à les gérer lorsqu’ils sont simultanés ?
Je travaille seule donc je n’en ai pas dix mille non plus, parce que ce serait trop compliqué. Actuellement, j’ai un projet sur Bordeaux pour un client dont la fille a acheté un appartement là-bas. Ce n’est pas classique et je ne dis pas non parce que j’aime me mettre en danger, me demander si je vais réussir. Sachant que sur Bordeaux je ne connais personne, j’ai galéré car la mentalité n’est pas la même. Mais malgré tout, j’ai réussi à me créer un petit réseau là-bas avec de vrais artisans et notamment un jeune menuisier.
Quelles sont les limites, en terme de décoration ?
Je n’aime pas le mot limite. L’argent sans doute. En même temps, lorsque l’on a un budget limité, ça peut être amusant une fois, mais c’est plus facile sans limite d’aller où l’on veut et de faire ce que l’on veut. Pour la créativité, c’est génial. Lorsque l’on a des budgets un peu restreints, le défi donne d’autant plus envie de le relever.
Comment choisissez-vous vos objets ?
Je lis des magazines, des livres, je regarde dans la rue. Je m’intéresse à beaucoup de choses. Lorsque je découvre un artisan, je vais regarder son site ou j’appelle. Ça prend énormément de temps, mais je me fais une base de données. J’aime bien faire travailler les petits artisans et pas la grande distribution. A Bordeaux, par exemple, j’ai fait appel à un menuisier qui venait de s’installer, pour qu’il travaille sur une idée que j’ai eu. Je pousse aussi un peu les gens dans leurs retranchements. J’ai une particularité, c’est que je suis toujours sur le terrain.
Quel est votre projet rêvé ?
Il y a encore plein de choses que je n’ai pas faites. J’aimerais faire une école en Afrique.
Propos recueillis par Manouk B.
Crédit photo : Sarah Chambon
Cristina Manes Architecte
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