Accueil Articles [Articles] block 2 Clovis Cornillac – Première confirmée

Clovis Cornillac – Première confirmée

6

Ils sont arrivés en retard mais ont tenu leurs engagements auprès du Six n’Etoiles à Six-Fours. Ceux de venir inaugurer l’une des trois grandes salles qui portera dorénavant son nom et de présenter au public en avant-première son premier film très réussi : « un peu, beaucoup, aveuglément ». Rencontre avec l’acteur/réalisateur Clovis Cornillac accompagné de Lilou Fogli actrice/scénariste du film et Mélanie Bernier qui tient le rôle féminin principal.

Bonjour Clovis, alors à une semaine de la sortie nationale de votre premier film en tant qu’acteur et réalisateur dans quel état d’esprit êtes-vous ?
La tournée des avant-premières se passe très bien, les journalistes sont favorables au film et le public a bien suivi. On est vraiment content, les signaux sont très positifs mais ça n’empêche pas qu’à l’approche de la sortie le stress, l’angoisse est inévitable. C’est un film qu’on a vraiment envie de partager, d’ailleurs ce qui est très agréable c’est quand les gens nous disent qu’ils ont passé un super moment ensemble grâce au film. On voit les gens heureux ce qui nous rend heureux mais voilà, voilà, la vérité est pour bientôt.

Le fait que ce soit votre première réalisation ça rajoute de l’angoisse ?
Ah oui ça change tout ! On se sent beaucoup plus impliqué et du coup plus fragile. Quand vous faites un film vous êtes partout, vous revendiquez tout et vous y mettez énormément d’énergie. Et comme je suis heureux de mon film et que je le dis (rire) je sais que si échec il y a ce sera d’autant plus violent.

Le genre de la comédie c’était un choix délibéré pour votre première ?
Non. C’est en lisant la première version du scénario écrit par Lilou, que je me suis dit ce sera celui-là mon premier film parce je suis tombé amoureux de l’idée, de son travail. C’est vraiment le sujet qui m’a convaincu de le réaliser et d’en faire une comédie.

Clovis Cornillac Six N'étoiles - Limpact

Lilou, justement l’idée de départ du scenario est deux voisins qui, séparés par un mur très mal insonorisé, doivent se supporter. L’un a besoin de silence absolu pour créer et l’autre est musicienne. On voit bien l’antagonisme. C’est venu de votre propre expérience de voisinage ? Parce que ça sent le vécu…
C’est un mixte de plein d’éléments. Mais c’est vrai que quand j’étais étudiante, j’avais un studio à Paris très mal insonorisé et j’entendais mon voisin. Comme j’étais fleur bleue je me suis mise à rêver qu’il était beau, sympa et tout. J’ai fini par le rencontrer et… ben non ce n’était pas vraiment ça (rire). Il y avait aussi l’idée de communiquer au travers d’un mur pour revenir à des valeurs de base, sans préjugés physique. Se canaliser sur l’écoute et apprendre à connaître une personne sur des détails qui font ce qu’on est. Donc ça, plus ça, plus un grand bazar dans ma tête, ça a donné l’idée « d’un peu, beaucoup, aveuglément »

Le résultat est excellent mais pendant l’écriture aviez-vous pensé de suite au cinéma car ça aurait pu aussi faire une super pièce de théâtre ?
J’ai juste raconté l’histoire à Clovis qui a beaucoup aimé. Il m’a encouragé à écrire une version entière et m’a commandé le scénario pour en faire un film. C’est vrai que cette histoire ne pouvait être qu’une comédie « romantique ». Ce n’est pas le genre qui a été choisi c’est l’histoire qui a amené ce genre-là.

Clovis, vous avez trente ans de carrière déjà…
Oui des fois c’est étrange même moi quand je le dis ça sonne faux et pourtant (rire), ils sont là…

Clovis Cornillac "Un peu, beaucoup, aveuglément" - Limpact

Je vous rassure vous ne les faites pas, comme moi, donc est-ce que ce cap des trente ans vous a motivé à passer derrière la caméra tout en restant devant ?
En fait c’est devenu nécessaire pour moi et cette nécessité est devenu un besoin voire « vital », alors que je pensais faire partie des acteurs qui ne réaliseraient jamais de film. Mais je ne pensais pas non plus découvrir dans la réalisation que ce serait un métier que je préfère au métier d’acteur. Partager son travail en tant que réalisateur avec le public, c’est tellement fort et je ne m’y attendais pas.
Aujourd’hui réaliser des films devient réellement une priorité dans ma vie même si jouer la comédie reste un vrai plaisir. Mais, professionnellement, ça a été une révélation. Je me souhaite d’être plus réalisateur mais bon, maintenant, je ne sais pas de quoi demain est fait. S’il faut le film va faire zéro et j’irai pleurer deux mois dans ma chambre. (rire)

Premier film, premier scenario et premier rôle principale pour vous Mélanie. Ça va ? Pas trop de pression ?
C’est ce qui fait que ce film a cette sincérité et qu’il fallait qu’on se rencontre tous ensemble pour le faire. De participer à un premier film c’est très excitant on a beaucoup à prouver. Clovis en tant que metteur en scène, Lilou à l’écriture et moi parce qu’on m’a fait confiance pour un rôle aussi important. C’est excitant, c’est inquiétant, c’est plein de choses merveilleuses et maintenant que le film est là, qu’il plait à ce point-là, que les gens le partagent d’une manière formidable, je vis des moments en tant que comédienne que j’ai rarement vécu.

Clovis Cornillac et l'équipe du Six N'étoiles - Limpact

Propos recueillis par Laurent Dutruch