Député du Var et 1er Adjoint au Maire de Toulon, Geneviève Levy œuvre quotidiennement avec son équipe pour le développement de cette ville chère à son cœur. A l’écoute, elle mise sur la proximité pour faire évoluer Toulon, elle nous livre ses ambitions et espérances pour la nation, en tant que parlementaire, maman et citoyenne avant tout.
Geneviève Levy, pouvez-vous nous en dire plus quant à votre rôle au sein de cette belle ville ?
Je suis en charge des finances notamment, mais j’ai une formation de juriste au départ. L’équipe qui m’entoure m’épaule particulièrement bien. Nous travaillons sur de beaux projets pour Toulon et comme le dit souvent Monsieur le Maire, la véritable transformation de la ville, nous la verrons de manière complète dans les cinq à six années à venir. Quoi qu’il en soit, de plus en plus de personnes viennent s’installer à Toulon. Des personnes à la retraite mais aussi beaucoup d’actifs et c’est une très bonne chose. Je suis très attachée à Toulon.
Et pourtant, vous êtes née à Marseille…
Oui je suis née à Marseille, c’est une ville que j’aime bien, cependant mes attaches toulonnaises sont très fortes aussi. Mon père était médecin à Marseille et j’ai tenu à garder un point d’ancrage dans cette ville après son décès. J’aime savoir que j’ai encore ce petit bien immobilier que mon père avait acheté en placement. Un petit appartement au-dessus de la rue Grignan, quelque chose de très mignon. Quant à Toulon, ma mère étant toulonnaise, je suis rapidement revenue ici lorsqu’ils ont divorcé.
Selon vous, quelle est le plus gros chantier mis en place par la ville à l’heure actuelle ?
Il s’agit sans aucun doute de la reconfiguration de la ville entière. Nous avons abattu des immeubles pour faire entrer plus de lumière, nous avons réhabilité pour une nouvelle approche de la ville. Nous souhaitons pour Toulon des offres de logements différentes, des opportunités de travail, une ville ouverte vers les nouvelles technologies. L’avenir se construit, il n’est pas pleinement visible mais est bien amorcé. Cela constitue un pilier fort du développement de la ville.
Vous êtes également Député. Quel lien y a-t-il avec votre poste en mairie ?
Il y a une différence considérable mais c’est une différence de moyens d’actions. Je suis arrivée en politique en 2001 avec Hubert Falco. J’ai milité quand j’étais étudiante parce que lorsqu’on est étudiant en droit, on est je pense plus sensible à la vie politique. Je me suis mariée et j’ai toujours gardé un regard attentif sur la politique. Je n’avais jamais eu d’engagement précis. En 1995 quand le Front National est arrivé à Toulon, mon militantisme s’est accéléré. J’ai rencontré Hubert Falco qui m’a demandé de venir travailler à ses côtés et je me suis tout de suite passionnée pour tout ça. Pour moi, un mandat local et un ancrage local avec une vision concrète sont hautement utiles si on veut être efficace face à nos concitoyens. Quand nous sommes confrontés aux problèmes que rencontrent certaines personnes il y a une phase émotionnelle à laquelle nous ne pouvons pas lutter. Bien sûr il y a les lois. Une loi est faite pour répondre à un maximum de personnes mais ne règle pas un problème spécifique. Cependant, on se rend bien compte que par le biais d’un mandat local on peut le faire remonter et y réfléchir dans le cadre d’un mandat parlementaire.
Pour quelles raisons est-il indispensable qu’un Député Adjoint au Maire soit ancré dans le tissu local aujourd’hui ?
C’est au sein même du territoire que l’on a une vision globale de l’activité économique et des questions de société. Lorsqu’il y a des tensions dans la ville, en tant que 1er Adjoint nous avons une approche beaucoup plus complète. C’est sur le terrain que nous sommes confrontés à la vie réelle et non dans les bureaux. Je n’ai rien contre l’administration bien sûr, elle est indispensable dans notre société, mais je veux dire qu’il y a des urgences et des priorités. Il ne faut pas que l’administration prenne le pas sur le reste.
En parlant d’administration, un autre sujet divise les citoyens, celui du cumul des fonctions. Quel est votre point de vue ?
Indiscutablement, en France nous avons une lourdeur au niveau des structures qui sont souvent la cause de lenteur dans la prise de décisions. Il y a évidemment des choses à faire et qu’il faudrait envisager de supprimer mais ce n’est pas si simple.
Ça ne va pas plaire à tout le monde…
Non bien sûr, mais je crois qu’à un moment donné il faut être réaliste. 577 Députés c’est trop, ça ne correspond plus à la dynamique que devrait avoir le Parlement. Je pense qu’il faudrait qu’on soit au moins un tiers de moins. On me dit souvent qu’il ne faut pas scier la branche sur laquelle on est assis. La question n’est pas là, la question est de voir la réalité en face.
Pensez-vous que la politique fait des envieux ?
En avançant dans la vie, on se rend compte qu’il y a des choses sur lesquelles on doit être ouvert, puis il y en a d’autres sur lesquelles il faut se créer une carapace. Bien sûr des envieux j’en ai eu dès le premier jour, il faut simplement apprendre à le gérer. J’ai eu une belle opportunité, si demain je ne suis pas réélue je me relèverai. La richesse d’un mandat c’est être attentif aux autres. Souvent, il y a des personnes qui viennent me voir pour me demander des choses que je ne pourrais jamais mettre en place. Je n’ai jamais promis quoi que ce soit à qui que ce soit car j’estime qu’il faut être honnête. Cependant je prends le temps d’écouter, de créer des liens, c’est ce qui fait la richesse de cet engagement.
Quel regard portez-vous sur les élections présidentielles ?
On assiste à des scénarios complètement inédits. La situation du pays est telle que tout le monde voit où nous en sommes d’un point de vue économique, social, au niveau de la sécurité… Pour y répondre, nous avons besoin de quelqu’un de solide, quelqu’un d’expérience, qui peut apporter des réformes, contribuer au redressement, faire en sorte que la France redevienne une nation reconnue en Europe et dans le Monde.
Enfin, comment imaginez-vous la politique dans 50 ans ?
C’est une question piège. Il y a beaucoup de choses à revoir c’est vrai mais je suis très attachée aux institutions. Viendra un jour où elles devront être revues, réaménagées, pour le moment je pense qu’on a intérêt à s’y tenir car c’est ce qui fait la stabilité du pays. Pour moi, nous ne sommes pas encore prêts à une sixième République. Les choses évoluent et se font par étapes. Dans 50 ans, je pense qu’on aura, je l’espère en tout cas, une vision plus ancrée sur les territoires avec ce regard de proximité qui manque un peu. Je pense aussi que la richesse et la vie des territoires seront plus reconnues et plus à même de répondre aux attentes des citoyens.
Propos recueillis par Manouk B