Mes respects Mon lieutenant, première question : depuis quand veux-tu devenir pilote ?
C’est un métier qui m’a toujours fait rêver et le film “Top Gun” de Tony Scott a été, aussi, un bon déclencheur. Terriblement cliché mais très efficace.
Quel a été ton parcours pour y parvenir ?
J’ai longtemps laissé mûrir ce projet tout en pensant, çà et là, que c’était impossible à réaliser. J’ai passé mon baccalauréat scientifique au Lycée Beaussier de La Seyne-sur-Mer et j’ai préféré poursuivre à l’Université de Toulon-Var avant de me présenter aux tests de sélection.
En parallèle de quoi, j’ai multiplié les expériences professionnelles et personnelles. J’ai été réserviste dans l’Armée de l’Air à la BA 105 d’Istres-le-Tubé en tant que fusilier-commando. J’ai passé mon BNSSA (Brevet National de Sécurité et de Sauvetage Aquatique) et je me suis lancé comme pompier volontaire les saisons estivales à Cogolin-Grimaud puis à La Seyne-Saint-Mandrier les 3 années suivantes. J’ai livré quelques pizzas le soir en scooter et fait un peu l’agent immobilier !
Tout ceci m’a permis de gagner en responsabilité et de façonner un peu plus mon idée de carrière. Il me tardait de revêtir l’uniforme et de m’engager plus encore. Une fois ma licence de droit en poche, j’ai foncé.
Pourquoi t’engager au sein de l’armée de Terre ?
L’attrait martial était plutôt une évidence pour moi. J’ai toujours appartenu à un groupe (notamment avec le football à l’AS Mar Vivo ou au FC La Seyne) et j’aime quand les choses sont structurées : l’ordre, cela fonctionne bien.
Durant mes années de préparation, j’ai traîné quelques fois au CIRFA et c’est là que j’y ait découvert les hélicoptères de combat. Je ne savais pas que près de 70% du parc hélicoptères de la Défense appartenait à l’Armée de Terre. Je pensais naïvement que tout ce qui volait était une prérogative de l’Armée de l’Air… Mes parents travaillent dans l’immobilier, excepté le fait que mon père eut été appelé, le milieu aéronautique et militaire m’étaient étrangers. L’aérocombat est bien la spécialité de l’Aviation Légère de l’Armée de Terre et c’est bien cette arme qui met en œuvre Puma, Cougar, Caïman, Gazelle et Tigre.Lorsque j’ai “vu” ce qu’il était possible de faire avec ces aéronefs, ce fût comme une certitude.
Quels sont tes conseils pour devenir un pilote ?
Être déterminé et y croire ! Rien n’est impossible, prenez le temps de vous préparer ! Renseignez-vous, mûrissez votre projet, travaillez, donnez-vous les moyens de réussir. Il ne suffira pas de pousser la porte du bureau de recrutement et de faire les yeux doux à votre orienteur. Soyez courageux, ne vous dévalorisez pas. Si vous pensez que votre place est parmi nous, foncez. Et ne négligez pas le côté sportif, vous souhaitez devenir pilote : très bien mais vous voulez avant tout devenir militaire.
Te félicitant pour la publication de ton guide “Devenez pilote d’hélicoptère de combat“, que peut-on te souhaiter pour l’avenir ?
Le livre est sorti en 2017 déjà et j’ai eu énormément de retours positifs notamment grâce à la page FACEBOOK qui est un bon moyen de maintenir le lien avec les jeunes qui souhaitent embrasser la carrière militaire. Plus d’une dizaine de candidats qui m’ont contacté après avoir lu le livre sont désormais brevetés ! Aujourd’hui, les premiers que j’ai pu suivre, avant qu’ils ne réussissent les tests de sélection, vont commencer à arriver en régiment : c’est plutôt incroyable !
C’est une grande fierté que d’avoir ne serait-ce qu’un peu motivé ou inspiré certains. On me demande souvent la suite de “Devenez pilote d’hélicoptère de combat” notamment la vie en régiment. L’aventure est encore longue, on peut me souhaiter d’avoir encore la baraka.
Pour finir, si tu avais le droit de poser une question à la personne de votre choix, à qui tu t’adresserais ?
Je m’adresserais à Nelson MANDELA et je lui demanderais quel a été le secret de sa ténacité pour survivre à 27 ans d’emprisonnement et trouver encore la mansuétude.
Propos recueillis par Meddy Viardot