Alain Bonnaud est un utopiste né qui défend les arts et l’écologie. Et ça ne date pas d’hier…
Il faut remonter à quatre générations où son grand-père italien, ferronnier d’art, était déjà un “cultureux” bon teint, s’occupant de la bibliothèque technologique qu’il emporta en France pour cacher ces livres rares alors que le fascisme faisait rage. Il devint alors électricien puis alla travailler à la centrale hydraulique de St Julien le Montagnier et enfin s’installa à Toulon, au Pont du Las comme serrurier, toujours avec sa bibliothèque qu’il cachait et prêtait en cachette aux étudiants polytechniciens. La guerre finie, il les ramena à Turin mais resta en France.
C’est dire si Alain, Méditerranéen bon teint à l’accent ensoleillé, fut à bonne école, navigant au milieu des arts et de l’écologie à une époque où l’on en parlait pas tant que ça.
Habitant La Garde et aidant une dame à rénover sa maison qui avait été vandalisée, pour le remercier elle lui offrit d’utiliser son terrain au pied du château pour monter son association, créée avec son ami écrivain Jean-Toussaint Zannini… le 18 juin 2010… Ça ne s’invente pas !
Cette association a pour but de défendre la culture et l’environnement, d’aider les jeunes artistes, à les accompagner, leur mettre le pied à l’étrier, animer des stages, à monter des expos et des spectacles pour les faire connaître à l’échelle européenne, comme son nom l’indique, puisqu’il travaille sur la région, la France, l’Italie évidemment, l’Espagne, la Grèce et la Lituanie. Président pour trois ans il laissera sa place à une présidente car il est pour la parité ! Il a ainsi créé une coopérative d’artisans qui s’entraident et montent ensemble des événements comme cette exposition qui verra le jour en octobre à Belgentier, qui réunira photographes et sculpteurs, avec la collaboration d’une photographe Ollioulaise : Christine Tron qui, grâce à lui, a déjà exposé à l’église de la Nativité à La Garde sur le thème éponyme, présentant des photos d’enfants, de bébés, de femmes enceintes… Le thème de cette prochaine expo sera “Le rêve et le travail”, vaste sujet, qu’elle montera avec le sculpteur Michel Rousseau.
Bien évidemment, lorsqu’on parle culture, les difficultés ne se font pas attendre mais avec son bagout, sa passion, sa force de persuasion, il sait faire tomber les barrières et se faire ouvrir les portes des édiles et des collectivités locales.
“Je fais le couillon, je parle beaucoup, je suis un peu le poil à gratter en disant tout haut ce que les gens pensent tout bas. Mais avec l’humour et l’amour, j’arrive à mes fins !” dit-il en riant et avec cette faconde qui fait penser à Daniel Auteuil dans “La fille du puisatier” !
Ses prochains rêves ? D’abord faire revenir les chèvres sur La Garde pour débroussailler à moindre frais, les chemins qui se perdent et sont à haut risque d’incendie. Et grâce à ces chemins retrouvés et avec une éco-viabilité active, proposer un chemin de Compostelle où se retrouveraient cyclistes, motards et marcheurs sur les routes de la convivialité.
Et puis, son grand projet devrait naître du côté de Breil : une maison de retraite franco-italienne pour les vieux artistes. Il lance un concours d’idées qui engloberait le social, la culture et l’environnement en vue d’intéresser un jeune architecte à travailler sur cette belle idée.
Utopie ? Oui, certes mais utopie pensée et réalisable car lorsque Alain le veut… il le peut !
Le premier dimanche de juin, on le retrouvera au Faron avec son association pour cet événement annuel nommé “Vivement dimanche” qui rassemblera une centaines d’artistes à découvrir.
Mais les idées et les projets ne manquent pas à ce méridional qui a aussi deux amours : la France et l’Italie.
Jacques Brachet
Académie Européenne du Rocher
Alain Bonnaud
175, rue du Four – La Garde
06 80 10 97 65