Chaque mois, Mireille Etienne, diététicienne nutritionniste, répond à une question sur la nutrition et l’alimentation. Au cours de ses consultations, elle constate que de nombreuses personnes souffrent du syndrome de l’intestin irritable (SII). Elle vous propose donc de faire le point sur ce syndrome qui concerne la santé digestive.
Qu’est-ce que le Syndrome de l’Intestin Irritable (SII) ?
C’est un trouble qui donne lieu à des douleurs abdominales importantes et à des selles anormales. Le SII est aussi confondu avec les maladies inflammatoires de l’intestin mais il n’implique aucun dommage structurel à l’intestin.
Les symptômes les plus souvent rapportés sont les suivants :
• Ballonnements et gaz
• Besoin urgent d’aller à la selle
• Changements dans la consistance habituelle des selles
• Douleurs abdominales et crampes
• Sentiment d’évacuation incomplète
Quelles en sont les causes ?
Elles sont mal connues. À l’heure actuelle, quelques hypothèses sont proposées.
1/ Les contractions de l’intestin des personnes atteintes du SII sont anormales et occasionnent de la douleur et des changements dans la consistance habituelle des selles. Un intestin qui se contracte trop serait associé à la diarrhée. Plus précisément, la nourriture avancerait trop rapidement dans l’intestin pour permettre à toute l’eau contenue dans les aliments d’être absorbée, donnant lieu à des selles plus liquides. Par ailleurs, un intestin paresseux serait lié à la constipation et aux ballonnements.
2/ L’intestin des personnes atteintes du SII est trop sensible. En effet, il semblerait que les individus soufrant du SII ressentent les mouvements de l’intestin, qui sont normalement imperceptibles, ce qui occasionnerait de la douleur.
3/ Les personnes souffrant de cette maladie sont affectées par des perturbations de la flore intestinale, qui pourraient causer une diminution des bonnes bactéries et une augmentation des taux de bactéries pathogènes.
4/ Le stress est reconnu pour activer les mouvements de l’intestin, et ce, même chez les individus ne présentant pas de problèmes gastro-intestinaux.
5/ Des allergies, des intolérances alimentaires, de mauvaises habitudes alimentaires ou l’abus chronique d’alcool.
6/ La quantité ou les habitudes d’exercice physique.
7/ La malabsorption des acides biliaires.
8/ Les anomalies des sécrétions gastro-intestinales.
9/ Les infections aiguës ou l’inflammation de l’intestin.
Deux des symptômes suivants doivent être présents au moins 25% du temps depuis 3 mois pour qu’un diagnostic de SII soit posé :
• Modification de la fréquence des selles
• Modification de la forme des selles (dures ou liquides)
• Modifications au cours de l’évacuation (besoin urgent d’aller à la selle, difficulté à évacuer, sensation d’évacuation incomplète)
• Gonflement du ventre
• Présence de mucus dans les selles
Mes conseils en pratique :
Le meilleur traitement du SII reste la modification de l’alimentation. Les changements proposés visent surtout à diminuer les flatulences et les gaz, en plus de contrôler la constipation et la diarrhée. En mangeant à des heures régulières des portions modérées et des aliments équilibrés et en se créant une certaine routine pour aller à la selle, certains symptômes peuvent s’améliorer.
Il existe un lien entre un changement dans la flore intestinale et le SII. En effet, l’altération de la flore a comme conséquence d’augmenter la formation de gaz par les bactéries pathogènes, d’initier des changements de la capacité motrice et sensitive de l’intestin, et plus d’activer des processus inflammatoires de l’intestin. La prise de certaines souches de probiotiques a comme conséquence de diminuer les ballonnements, la distension abdominale, les gaz, la difficulté de défécation. La prise de ces probiotiques augmente le bien-être des patients.
Augmentez graduellement votre apport en fibres, particulièrement les fibres solubles. Il existe deux grandes familles de fibres : les fibres insolubles, présentes dans les grains entiers et le son de blé, et les fibres solubles présentes dans le psyllium, les fruits, les légumineuses et le son d’avoine. Soyez attentif à l’effet des fibres insolubles, puisque ces dernières peuvent être moins bien tolérées par certaines personnes et qu’elles peuvent même exacerber les symptômes, surtout chez celles qui souffrent de constipation.
Les aliments “à risque”
• Les aliments trop épicés
• Les aliments très gras (aliments frits, sauces à base de crème…)
• Les aliments qui causent des gaz et des ballonnements : les légumineuses, les crucifères (brocoli, chou-fleur), le maïs, les oignons et les pois. Les boissons gazeuses peuvent aussi avoir cet effet chez certains sujets.
• L’alcool et les aliments contenant de la caféine, du sorbitol et du fructose.
• Les produits laitiers riches en lactose.
• Les fruits et légumes crus.
Mireille Etienne – Diététicienne Nutritionniste
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