Toulon a la chance d’être une pépinière de grands sportifs, mais autour du RCT surmédiatisé, certains de nos champions sont méconnus du grand public. Rachid Fakhreddine, dit Didou, en fait partie.
Pourtant son palmarès en ferait pâlir plus d’un. Champion d’Europe et Champion du monde de body-building, il fait partie du Top Ten du fabuleux concours Monsieur Univers. Nous avons rencontré pour vous ce personnage dont la musculature impressionnante n’a d’égale que sa gentillesse.
Didou, peux-tu me parler de ta jeunesse ?
Je suis né à Marrakech le 30 août 1976. J’y suis resté jusqu’à l’âge de 21 ans, date de mon arrivée en France. J’ai été maître-nageur dans des grands hôtels et j’ai débuté la musculation vers 16 ans, pour suivre le parcours de mon père, champion d’haltérophilie des pays arabes.
Pourquoi es-tu venu en France ?
J’avais l’ambition de changer de vie, en partant de zéro. Au début, j’ai fait plein de boulots différents : soudeur, charpentier fer, manutentionnaire, dans l’échafaudage, j’ai aussi fait du ménage et enfin, j’ai été pion dans une école à Carqueiranne. C’est à cette époque que je me suis mis sérieusement à la musculation en pensant, déjà, faire des concours.
Parle-moi de tes débuts en compétition.
Ma première compétition a eu lieu en 2004, à Annonay, en catégorie débutants. J’ai ensuite passé mon diplôme d’état, en 2006, ce qui m’a permis de débuter comme prof en salle de sports. C’était en 2007, à Fitness Passion. Mon entraînement était quotidien, de 7h30 à 9h00, avant mon travail, et quelquefois en fin de journée, pour me décontracter. J’ai ensuite continué et progressé d’année en année.
2012, c’était l’année de la consécration ?
C’est surtout le fruit d’un long travail. J’ai progressé à force de travailler, d’écouter et d’essayer. En 2011, j’ai acquis mon premier titre de champion du monde, à Menton, mais il est vrai que 2012 a été une année fabuleuse, avec mon titre de Champion d’Europe, acquis à Nice et ma participation à Monsieur Univers, à Liverpool en Angleterre. J’ai réussi à faire partie des finalistes et j’ai terminé septième.
As-tu un secret ? Peux-tu nous parler de ton entraînement et donner des conseils à nos lecteurs ?
Dans ce sport, il n’y a pas de plan unique pour tous. Il n’y a pas une vérité. Chacun doit trouver sa façon de progresser. Personnellement, ma méthode tourne autour de trois axes : s’entraîner dur, profiter de sa famille, de ses amis et l’alimentation. Lorsque je m’entraîne, je localise le mouvement sur le muscle que je travaille. Le secret, c’est de bien se connaître et bien connaître son corps. Pour être un champion qui dure, il faut être intelligent et ne pas forcer. Il faut savoir ajuster ses poids et ne pas s’abîmer.
Tu sembles accorder une énorme importance à l’alimentation ?
L’alimentation c’est essentiel. Il faut boire énormément et manger le moins gras possible. J’absorbe l’équivalent de trois grammes par kilo et par jour, de protéines. Avant une compétition, il faut être très sec et je fais descendre ma masse graisseuse jusqu’à 3 %. Ce qui me plaît, c’est de jouer avec mon corps. Je le change comme je veux, grâce à mon alimentation. C’est le fruit d’une longue expérience.
De toutes ces années de compétition, quel est ton meilleur souvenir ?
Pour moi, l’important est de progresser, de me faire plaisir et mon combat, c’est bien celui-là, mais mon meilleur souvenir c’est bien mon titre de Champion d’Europe en 2012. Quelques jours avant la compétition, j’avais attrapé un zona. Je suis arrivé malade à Nice et pourtant j’ai gagné.
Je suppose que tout ce parcours ne s’est pas fait seul ?
Evidemment non, et je tiens à remercier tous ceux qui m’ont aidé à mes débuts et ceux qui me soutiennent maintenant. Je pense tout particulièrement à Marc Giraud le maire de Carqueiranne, qui m’a permis de travailler au collège et m’a aidé dans l’obtention de la nationalité française, et à Michel Beltramone de Fitness Mayol et Fitness Passion. Côté sponsor, le laboratoire Kotor, Eco Habitat conseil, Patrick Inglese, de la société d’avocats de Toulon “Inglese, Marin & Associés” et Royal Immobilier, dont l’administrateur est William Reich. Ils sont aux côtés de mon sponsor principal, Eric Fabre, qui commercialise des produits diététiques. J’ai aussi une pensée pour Christian Plancher, qui s’occupe de ma communication.
Mais je voudrais citer évidemment ma femme et ma fille, dont le soutien n’a jamais faibli. Ce sont eux mes premiers supporters.
Propos recueillis par Pascal Hermer