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Pierre Dutertre, La poterie fête ses 30 printemps

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La céramique. Un mot qui renvoie à la vieille assiette de grand-mère pendue au mur. Ce que regrette Pierre Dutertre. Il organise le 30ème volet du « printemps des potiers ». Un marché, des expositions et des rencontres. De quoi montrer que la poterie se modernise tout en restant un art ancestral.

Parlez-nous d’abord de cet évènement.
Notre association, le « printemps des potiers », existe depuis trente ans pour créer l’évènement du même nom. Nous nous réunissons tous les mardis. Nous avons organisé plusieurs choses. Une exposition. Un marché des potiers sur le week-end de Pâques. Un forum ouvert au public au théâtre Jules Verne le samedi 22 avril. Un atelier initiation, pour faire découvrir notre travail les 27 et 28 avril, au centre culturel. Et enfin, des projections sur les arts céramiques les 29, 30 avril et 1er mai.

Avez-vous prévu une nouveauté cette année ?
Au marché des potiers, nous ferons venir le chef du restaurant « Le Clocher ». Il va préparer plusieurs soupes. L’objectif, c’est de les faire déguster dans nos bols de céramistes.

Cet évènement rassemble des personnes connues et des jeunes talents ?
Il y a six stands offerts par la ville à de jeunes créateurs. Nous voulons encourager la future génération de céramistes. En dehors de cela, ce sont des professionnels. Ils quittent leur atelier pour montrer leurs créations à Bandol. Cette année, nous avons invité Loul Combres, un homme de 80 ans reconnu dans le milieu. Il est impliqué socialement dans le travail de la terre. Il va exposer des créations pour nous sensibiliser aux problématiques environnementales.

Comment sont choisis les exposants ?
Un comité de sélection se réunit deux fois pour choisir. Il y a des artistes régionaux du Revest de Giens, de Toulon… D’autres viennent carrément de l’étranger, notamment un galeriste, installé en Angleterre.

Cet évènement leur apporte-t-il beaucoup de choses ?
Le marché dépend de plein de facteurs. Pour tout vous dire, on fait des prières pour ne pas se prendre le mistral. Les pots qui cassent sont invendables. Il y a des choses étonnantes. Une céramiste a très bien vendu une année (pour 2000 euros). L’année suivante elle est revenue très enthousiaste. Sans conditions climatiques particulières, elle n’a fait que 150 euros…
En tout cas, cela ouvre des portes aux céramistes qui sont repérés, sur place, par des galeristes.

Sur le marché, les passants peuvent se procurer des objets de grande valeur ?
Ils peuvent très bien trouver des sculptures qui valent 5 euros comme 4000 euros.

Vous avez toujours coopéré avec la ville de Bandol ?
A la base, c’est une demande de la ville. Le service culturel a toujours suivi nos projets. On est en partenariat avec eux. Les maires se succèdent, nous, nous restons. A Bandol, on a « implanté » cette tradition. Beaucoup de marchés imitent ce concept. On a fait « tâche d’huile ».

Le printemps des potiers existe depuis 30 ans. Comment expliquez-vous ce succès ?
Sur le marché des potiers, on achète la connaissance des céramistes. Il y a une discussion sur leur travail, sur les techniques qu’ils utilisent. L’acheteur en sait beaucoup plus sur son produit. Il ne repart pas avec le quarante-cinquième bol d’une série créée industriellement en Asie.

Propos recueillis par Laura Berlioz