Servir d’abord. La devise du Rotary a tendance à être oubliée par ses détracteurs. Santé, enfance, pauvreté, cette organisation s’engage pourtant pour plusieurs causes. Pour redorer son image et redoubler d’efficacité, les Rotariens de Toulon se mobilisent.
Quelles sont les difficultés du Rotary ?
Nous avons l’image d’un club de notables qui cassons la croûte ensemble. Le club de Saint-Tropez en souffre particulièrement. Alors oui, nous sommes âgés mais cet engagement très prenant démarre souvent à la fin de la vie professionnelle. Tout cela est en train d’évoluer. A Toulon, nous avons parmi nous une Rotaryenne de 25 ans. Nous sommes avant tout un club aux actions philanthropiques. Nous nous finançons avec nos cotisations, à nos frais.
Comment pouvez-vous faire évoluer cette image ?
En nous faisant connaître. Le 3 avril, nous organisons un rassemblement des cinq clubs locaux avec des associations au Palais Neptune, à Toulon. Les Restos du Cœur seront représentés et on pourra expliquer notre collaboration. Nous avons récolté pour eux près de 30 tonnes de nourriture en 2018. Lors de cette soirée, des élus et des chefs d’entreprises vont découvrir ces actions, que nous menons en “sous-marin”. Derrière, il y aura un concert de musique classique. L’entrée est à 17 euros et les sommes collectées seront reversées à des enfants handicapés.
Quelles actions du Rotary ont été marquantes dans la région en 2018 ?
Nous allons reconduire une opération autour du muguet. En 2018, elle a permis de récolter 18.000 euros. Ces dons ont été versés à une association pour enfants atteints du SIDA. Le RCT sera à nos côtés. C’est très important pour nous car ce club représente un gros morceau de la ville. D’ailleurs nous sommes les deux RCT (Rugby Club Toulonnais et Rotary Club Toulon).
Sur quelle cause le Rotary se révèle particulièrement efficace ?
On peut citer le don du sang. On est le premier donneur privé de poches de sang en Europe. Nous organiserons d’ailleurs une grosse collecte les 9 et 10 mai à l’Opéra de Toulon. Nous voulons agir de façon pérenne dans ce domaine d’action qui demeure prioritaire : la santé.
Comment choisissez-vous vos bénéficiaires ?
Le Rotary est articulé autour de six axes dont l’alphabétisation ou encore l’accès à l’eau. Nous œuvrons aussi pour les oubliés. L’année dernière on a fait un don à “SOS amitié”. Dans la tête des gens, c’est la même chose que dans le film “Le père Noël est ordure”. Or, les bénévoles aident des personnes en grosse dépression et luttent contre le suicide, ce n’est pas rien.
Propos recueillis par Laura Berlioz