Accueil Articles [Articles] block 2 Sylvie Grazini. Faire vivre la culture à Solliès-Ville

Sylvie Grazini. Faire vivre la culture à Solliès-Ville

91

Pour Sylvie Grazini, autrefois enseignante, la culture est un des piliers de la vie d’une commune voire de l’intercommunalité. C’est donc avec beaucoup d’énergie et de conviction qu’elle occupe son poste d’adjointe à la culture de Solliès-Ville. Nous l’avons rencontrée pour qu’elle nous décrive ses actions et projets.

Sylvie Grazini, quelles qualités un adjoint à la culture doit-il avoir ?
Il faut beaucoup de dynamisme et d’enthousiasme, qualités indispensables pour être moteur dans l’élaboration de projets, mettre en lien les énergies d’une équipe et fédérer les différents représentants des associations.
Il faut également être ouvert à toutes les formes d’expression artistique: musique, théâtre, peinture, photo, cinéma, littérature, etc, pour être en mesure d’accueillir et de forger des projets riches et variés. Ensuite, être à l’écoute des attentes de ses administrés est fondamental car nous sommes là pour eux et que la culture doit ouvrir aux autres, rassembler aussi. Le travail en symbiose avec les Solliès-Villains est donc indispensable.
Être adjoint à la culture c’est aussi être disponible, car le temps consacré à toutes nos actions est conséquent, mais c’est aussi être tenace pour défendre ses axes de travail et se donner les moyens de les mettre en place.
Enfin, il faut connaître aussi bien les aspects techniques, administratifs que financiers pour mener à bien les actions culturelles envisagées car ce qui paraît simple lors de la mise en place de l’événement a souvent demandé une organisation pharaonique.

Ruines du Château des Forbin à Solliès-Ville - Limpact

Quels sont vos axes de travail concernant la culture à Solliès-Ville ?
Nous avons 4 grandes priorités.
La première est de faire vivre la culture à Solliès-Ville ” contre vents et marées ” en appuyant notre politique sur ce qui a fait Solliès-Ville, c’est à dire son patrimoine puisque c’est un village d’artistes depuis très longtemps et, en même temps, en le tournant vers l’avenir en mettant en valeur des artistes contemporains. Ainsi, nous soutenons de jeunes artistes plasticiens varois membres du collectif du Bazar du Lézard qui sont venus pendant la ” journée des peintres “, le 26 juin, avec leur caravane de l’Art, lieu d’expo itinérant, exposer leurs créations et proposer une initiation au Street Art. Ce jour-là, plus de 20 peintres amateurs se sont également installés un peu partout dans le village avec leurs chevalets. Une belle journée au rythme de la création. Nous soutenons aussi les jeunes poètes du Petit Lieu de l’Art Contemporain (le PLAC) avec une expo dans notre salle du Moulin d’Oli et les performances des poètes de la revue Teste lors de notre festival VIP d’arts et de poésies. N’oublions pas que Jean Aicard, célèbre poète et académicien, fut maire de Solliès-Ville . La poésie est donc inscrite dans son ADN.
Notre deuxième priorité est de faire en sorte que la culture soit accessible à tous en en garantissant la gratuité. Il est important que nos manifestations culturelles soient ouvertes à tous, que ce soit le festival d’Orgues avec les concerts de musique classique donnés par l’Association Musicale de Solliès-Ville et du Var ou les concerts organisés en plein air par Festivar. Nos deux musées, le Musée Jean Aicard et le Musée du Vêtement Provençal, sont gratuits.
Le troisième point important pour nous c’est que la culture soit un lien intergénérationnel. Les écoles s’associent souvent à nos projets et nous impliquons également le foyer de nos anciens, le Foyer Mistral. La Fête de la Saint Loup, fin août, est un moment clef pour œuvrer en ce sens, puisqu’en perpétuant la tradition de la fête du saint patron de notre village en organisant un concours de boules, un grand aïoli et un bal populaire, nous réunissons toutes les générations sous les micocouliers de la place de notre village.
Enfin, dernier point, il nous tient à cœur de nous appuyer sur le tissu associatif local très impliqué dont nous bénéficions: les associations Alien, AMSVV, Festivar, les amis de Jean Aicard, le Godillot Gourmand, le Petit Théâtre de Solliès-Ville , Déclics en stock, Leï Moulinié, les amis de Léon Vérane, Les Villains de Solliès…

Table d'orientation de Solliès-Ville - Limpact

Quels projets culturels attendent encore Solliès-Ville ?
Depuis 2 ans, aidés par des historiens, nous préparons un parcours historique du village pour permettre aux visiteurs de découvrir le passé, le patrimoine du village dans toute sa richesse.
D’autre part, des travaux de restauration de notre église Saint Michel sont envisagés.
Nous avons instauré le principe d’un événement par mois et, d’ici 2017, nous souhaiterions y apporter un week-end original axé sur l’environnement.
Enfin, l’ouverture à d’autres cultures fait partie de notre programmation. Nous avons profité cette année d’un stage de danse et musique africaines, de chants sacrés tziganes. En ces temps de repli sur soi et de méfiance vis à vis de l’autre, la culture est là pour ouvrir à nouveau l’horizon.

Pour finir quel regard portez-vous sur le Festival de la BD de Solliès-Ville ?
C’est l’événement phare de notre commune. C’est le patrimoine culturel immatériel de la ville avec bientôt 30 ans d’existence.
Ce sont des actions en faveur de la lecture et du livre. Nos écoliers ont la chance de rencontrer des auteurs exceptionnels.
Le festival permet aussi à une soixantaine de jeunes de profiter d’un atelier de formation à la BD gratuit et c’est la mission de la culture que d’offrir un accès à l’éducation artistique.
Ce festival apporte un rayonnement international au village, avec des retombées économiques puisqu’il fait venir ici entre 20 000 et 30 000 visiteurs en 3 jours. Tout ceci est dû à la qualité des auteurs présents, à la convivialité de l’événement dans un cadre idyllique et surtout grâce à la grande connaissance de l’organisateur Pascal Orsini.

Propos recueillis par Karine Perrier