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Auto : constat, Patrick Chatrieux

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La région PACA compte 2,7 millions de véhicules en circulation. De la hausse du prix des carburants aux lois sur les limitations de vitesse, leurs usagers se sentent parfois acculés. Pour ses détracteurs, l’automobile demeure responsable d’un grand nombre de maux. Entre les critiques des uns et les besoins des autres, le secteur est en pleine mutation. État des lieux avec Patrick Chatrieux, président du CNPA (Conseil National des Professions de l’Automobile) dans la région.

Quelle place occupe le CNPA dans le monde automobile ?
C’est une organisation professionnelle qui le défend. On compte une filière en amont, c’est-à-dire les constructeurs et les équipementiers. Puis, une filière en aval qui comporte les distributeurs (concessions) et la distribution (l’ensemble des agents au service des automobilistes). On défend les intérêts de la profession tout en apportant des services à nos adhérents (avec notre juriste par exemple). On fait également des prospectives sur l’évolution de l’automobile.

Qu’apporte ce secteur à la région ?
Il représente 14.000 entreprises et 35.000 salariés. Des mécaniciens, des tôliers ou encore des commerciaux. On parle ici de métiers de proximité non délocalisables (contrairement à la construction). Nous sommes une filière créatrice d’emplois.

Les critiques envers l’automobile sont-elles justifiées ?
Aujourd’hui c’est “Haro” sur le diesel. Or, il consomme 30 % de moins qu’un moteur à essence. On lui reproche d’émettre des particules fines mais d’un autre côté on se pose des questions sur l’impact des émissions de CO2 des moteurs essence ou sur les batteries polluantes de l’électrique. On dit aussi que la voiture est accidentogène. Or, avec tous les outils (caméras de recul, limitateurs de vitesse) elle est de plus en plus sécurisée.

Selon vous, les automobilistes sont-ils acculés ?
On constate un réel mal-être chez beaucoup d’entre eux. Pour des questions financières, la plupart du temps, ils sont contraints d’habiter à 30 kilomètres de leur lieu de travail. Imaginez l’impact d’une hausse du carburant pour eux. On leur reproche de polluer. Si on compare cela avec la manière de nous chauffer ou encore ce que dégagent les ferries dans nos ports, je ne suis pas certain que l’automobiliste soit le plus gros pollueur. Un Français change de voiture en moyenne tous les 8 ans. Il y a donc la volonté de mieux faire.

Électrique, Diesel, Essence, comment choisir ?
Le profil du client va déterminer ses besoins. S’il fait beaucoup de ville, l’hybride sera mieux adaptée. Le diesel est plus approprié s’il fait beaucoup de route. L’essence s’adresse plus au conducteur moyen.

L’électrique est donc loin d’être à la portée de tous ?
Cela représente un coût. Quand bien même vous seriez en mesure de l’acheter, la question de la charge se posera toujours. Dans votre garage, vous pouvez vous brancher mais en immeuble, vous devez trouver des bornes. Toutes les villes ne sont pas équipées. Cela va évoluer mais ça prend forcément du temps. Le spectre d’aides de l’état s’élargit. De plus en plus de constructeurs travaillent sur ces moteurs. D’ici peu, chacun aura sa voiture électrique. Plus elles seront nombreuses, plus les coûts de production seront réduits et le prix de vente par la même occasion.

Comment imaginez-vous les évolutions de l’automobile ?
Elles doivent se porter sur l’écologie. Je souhaite qu’il y ait autant d’évolutions que cette année. C’est un secteur en pleine mutation. Qui aurait imaginé, il y a dix ans, démarrer une voiture simplement en appuyant sur un bouton ?

Propos recueillis par Laura Berlioz

Retrouvez l’interview de Patrick Chatrieux sur notre chaîne Youtube : LIMPACT TV