En ce mois de mai, le printemps semble s’être installé tranquillement, apportant quelques pluies pour arroser les jardins et de généreux rayons de soleil pour faire mûrir les beaux fruits. Pas encore trop chaud, mais assez doux pour le “farniente” dans les jardins (qu’ils soient publics ou pas). Armez-vous d’une bonne BD et profitez donc de la plus belle des saisons.
Bug (Livre 2)
Enki Bilal
Éditions Casterman
Dans ce nouveau chapitre de “Bug”, le maître français de la science fiction nous décrit un monde où l’informatique et le numérique se sont vidés de leurs contenus. Plus d’ascenseur, plus d’avion avec pilote automatique, plus de numéro de téléphone dans nos portables, plus rien sur les comptes en banque… tout a été effacé. D’un côté, des gens paniqués qui ne savent plus rien faire par eux-même et de l’autre des survivalistes écolos qui rêvent de créer un monde nouveau, sans grand capital et sans spéculateur. Ajoutez à cela les gouvernements de différents pays qui essaient de faire régner un semblant d’ordre et les mafias internationales qui veulent tirer profit de ce gigantesque chaos. Placez enfin au centre, le héros, Kameron Obb, qui a “hérité” de toutes les données numériques du monde dans son pauvre cerveau d’humain et qui ne pense qu’à retrouver sa fille prise en otage. Voilà le cocktail détonnant de ce nouvel opus réalisé avec virtuosité par le grand Enki Bilal.
Le Retour à la Terre (T.6) les Métamorphoses
Ferri et Larcenet
Éditions Dargaud
10 ans d’attente pour enfin retrouver tous les personnages de cette magnifique série. Manu Larssinet, le “héros” qui hésite toujours à arrêter la BD pour partir à la recherche de son père, refuse de voir que sa compagne, Mariette, attend un deuxième enfant. La voisine, Madame Mortemont s’est équipée d’un téléphone portable et l’utilise de façon diabolique. Quant à Philippe, son éditeur, il fait le périlleux voyage de Paris jusqu’à la province reculée où habite son dessinateur pour lui faire une proposition des plus farfelues. Les auteurs nous offrent de beaux moments d’humour et de tendresse, dans leurs petits gags en demi-page, d’une redoutable efficacité. Les dessins de Larcenet sont superbes, comme d’habitude, et les dialogues de Ferri sont à hurler de rire. Un album qui devrait ravir tous les lecteurs assidus de la série mais aussi les petits nouveaux qui vont la découvrir.
Titeuf (T.16) Petite Poésie des Saisons
Zep
Éditions Glénat
Zep a retravaillé cette réédition pour en faire le tome 16 de sa série. Il y a dans cette “Petite Poésie des Saisons” un ton un peu à part, un charme particulier et peut-être un peu plus de douceur que d’habitude. Titeuf va donc traverser les saisons et enchaîner les périodes scolaires et les vacances, sous la neige ou au soleil, avec leurs bons (et mauvais) moments qui paraissent éternels quand on est un enfant. Les premières amours, les questions existentielles et les ennuyeuses et interminables journées de classe (parsemées de grosses bêtises et de belles gaffes) se succèdent dans une douceur de vivre insouciante qu’on ne connaît qu’à l’enfance. Et, si Titeuf ne comprend pas toujours les réactions des adultes qui l’entourent ni le monde dans lequel il vit, ses amis sont là, fidèles et rassurants. De magnifiques illustrations viennent ponctuer les différentes séries de gags et prouver, une fois encore, que Zep est un dessinateur surdoué.