Trouver son âme sœur à travers une icône des années cinquante. Ce qui est arrivé, par hasard, à Caroline Ducey. La comédienne ne s’est reconnue ni dans le style extravagant ni dans le côté beauté de pulpeuse de Marilyn Monroe. Elle l’a découverte à travers un recueil de lettres. Des histoires similaires, des interrogations communes et une sensibilité partagée.
A travers une pièce de théâtre, Caroline Ducey a décidé de lui rendre hommage. Une artiste, prise dans un engrenage de paillettes, à qui elle veut rendre sa grandeur. La comédienne joue cette pièce pendant le festival d’Avignon.
Caroline n’a pas les cheveux blonds. Elle n’est pas mannequin et porte très peu de robes moulantes. C’est ainsi, au naturel, qu’elle représente Marilyn Monroe. « Elle avait l’image d’un objet dont elle voulait se débarrasser. C’est pour cela que je ne lui en colle aucune », assure la comédienne. Elle ne s’intéressait pas à l’icône jusqu’au jour où elle a découvert « l’auteur avant de découvrir star ». Elle tombe sur un livre au nom troublant : « Fragments ». Elle l’ouvre, le feuillette et découvre des écrits « très structurés et d’une grande intelligence ». Le côté cérébral de Marilyn Monroe n’est pas la seule chose qui a frappé la comédienne. La star a mis des mots sur des émotions, jusqu’alors indescriptibles pour Caroline : « Nous avons traversé des choses similaires. Je n’avais jamais remarqué quelqu’un l’exprimer ainsi ». Des textes poétiques, philosophiques qui font écho à sa propre histoire. Cette solitude, elle l’a aussi connue. Marilyn Monroe était dépassée. Par sa célébrité, son personnage et son image.
A son premier succès, Caroline n’avait que 17 ans. Un film qui fait des entrées et une nomination au césar de la meilleure actrice. Tout est allé très vite. Trop vite. « Je me suis retrouvée prisonnière d’un film comme elle était prisonnière de son image », assure-t-elle.
Comme un signe du destin, Caroline connaît l’auteur de « Fragments ». Elle appelle Bernard Comment pour le féliciter et le remercier. En 2011, il lui propose d’enregistrer des textes pour une émission sur France Culture. Après cet exercice, l’idée est née. Adapter « Fragments » au théâtre. Elle a ensuite obtenu la licence pour présenter les textes au public. La suite, ceux qui ont assisté au spectacle la connaissent. Caroline est accompagné de musiciens. Elle joue simplement, avec le cœur et l’envie. Sans artifice. Comme si elle, et Marilyn ne faisaient qu’une.
Laura Berlioz
Crédit photo : ©Francois Berthier