Toute ressemblance entre Sébastien, le prof de sport beau gosse et Marin le livreur… N’est pas si fortuite. Les deux rôles n’ont pas grand-chose à voir. Charles Templon joue ces deux personnages, respectivement au cinéma dans le film « les grands esprits » et au théâtre dans la pièce « Jeanne ». Seul point commun entre ces deux rôles : être au cœur de fortes relations humaines.
Pouvez-vous nous parler du film ?
Je l’adore. C’est l’histoire d’un professeur expérimenté, joué par Denis Podalydès. Il enseigne dans un lycée parisien très prestigieux. Pour un test, il se retrouve parachuté dans un établissement en zone d’éducation prioritaire. On a tellement tourné en impro qu’ils ont coupé des morceaux du film.
Olivier, le réalisateur, a voulu mettre en avant la relation entre Abdoulaye, un ado, et Denis Podalydès. Il a voulu laisser le huis clos. Le film j’en suis très fier.
Vous avez joué avec un monstre du cinéma. Dans le film, c’est vous qui connaissez le terrain. Qu’est-ce que cela fait de donner des conseils à Denis Podalydès ?
Pour tout vous avouer, c’est un acteur que je respecte mais que je ne connaissais pas personnellement. Dans le film, j’ai le mauvais rôle. Avec d’autres profs, on est les Hyènes du film, dégoutés d’avoir quelqu’un de plus mature et expérimenté sur nos plates-bandes.
Très vite, l’arrivée de Denis le dérange. Je n’avais aucun conseil à donner dans le jeu, Denis a une certaine expérience. Il est impressionnant de carrure et n’arrête jamais. C’est magique de le voir évoluer avec ces jeunes-là, qui n’ont jamais tourné.
Les deux rôles sont au cœur de relations humaines plutôt intenses…
Selon moi, c’est le plus important dans la vie. Elles sont très présentes dans le film mais aussi dans la pièce. Jeanne, c’est l’histoire de trois personnes qui n’ont rien à voir et qui vont se rencontrer. Un jeune livreur, une retraitée et un fonctionnaire de mairie. Trois solitudes qui se retrouvent. Il y a des choses très drôles car la rencontre est improbable. Mon personnage reste éloigné de moi.
Chaque pitch représente des situations qui sont envisageables dans la vie, cela vous plait ?
C’est dangereux de s’impliquer, de jouer quelque chose qui est déjà arrivé. En ce qui concerne « Les grands esprits », il y a des éléments de réalité. Le réalisateur a repris de vraies phrases, entendues dans ce genre d’établissements. Dans le spectacle, tout n’est pas arrivé à l’auteur mais le texte est sincère et vrai.
Pour un comédien, être simultanément au cinéma et au théâtre c’est plaisant ?
C’est le mieux. La visibilité je m’en fiche un peu, c’est chouette de passer de l’un à l’autre. Le propre du comédien, c’est de faire plusieurs rôles. Le principe de la récurrence, je l’ai fait et je ne crache pas dessus. Aujourd’hui, je veux jouer des personnages différents et faire ce que je n’aurais pas pu faire dans la vie.
Propos recueillis par Laura Berlioz
Crédit photo : Romain Rigal