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Fabrice Eboué – Un cynique détendu

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Ce mois-ci, Fabrice Eboué est partout. A l’affiche de la comédie « Le crocodile du Botswanga » avec son compère Thomas Ngjijol, l’homme à l’humour grinçant sera également en représentation avec son nouveau spectacle « Levez-vous » histoire d’en remettre une couche sur les sujets qui fâchent pour notre plus grand plaisir.

Suite à plusieurs collaborations avec notamment Marc-Olivier Fogiel et Laurent Ruquier, Fabrice Eboué avait séduit le public avec son humour cynique et ses sujets sanglants. Après « Faites entrer Fabrice Eboué », il revient sur scène et passera par le Silo à Marseille le 20 février avec le spectacle « Levez-vous » où il dresse le procès de sa propre personne.
Aujourd’hui à l’affiche du film « Le crocodile du Botswanga » avec Thomas Ngjijol dans les salles le 19 février, les deux amis se sont lancés dans cette comédie qui aborde les régimes dictatoriaux français avec dérision. Rencontre avec celui qui enchaîne les succès.

Après le succès du film « Case départ » vous renouvelez l’expérience cinématographique avec « Le crocodile du Botswanga ». De quoi parle ce film ?
L’histoire en elle même qui est celle d’un jeune footballeur à qui on propose une place en équipe de France. Ce jeune homme est originaire d’un pays imaginaire qui s’appelle de Botswanga et le dictateur aimerait l’avoir lui aussi dans son équipe locale. Il va donc l’inviter dans son pays pour mettre la pression à lui et son agent que j’incarne afin qu’il joue pour l’équipe du Botswanga et non pas pour l’équipe de France.

Est-il plus facile d’aborder des sujets sérieux sur le ton de la comédie ?
Je ne sais pas si c’est plus facile mais en tout cas c’est ce que j’aime faire. J’aime bien me documenter et aller sur des thèmes sérieux, je trouve que c’est un challenge beaucoup plus intéressant plutôt que d’aller sur des choses légères. Ce n’est pas des sujets polémiques mais des sujets qui comptent à mes yeux. La France Afrique est un vrai sujet qui n’est pas juste historique ou géopolitique, il a directement attrait à la France actuelle.

Finalement, votre humour grinçant se retrouve aussi bien au cinéma que sur scène ?
C’est vrai, je n’ai pas envie de montrer au public quelque chose qui n’est pas vraiment moi. Mes spectacles me ressemblent et mes films sont également dans cette même lignée, accès sur l’humour noir.

Vous serez prochainement en représentation avec votre nouveau spectacle « Levez-vous ». Est-ce une suite du précédent « Faites entrer Fabrice Eboué » ?
Dans ces deux spectacles il y a une sorte de continuité avec une référence judiciaire. En fait je me raconte mais c’est un prétexte pour traiter d’actualité, c’est ce que j’aime faire. Donc on va parler évidemment de ce qui a secoué la France ces derniers mois, le tout sur un ton très grinçant.

Si votre spectacle est une sorte de procès, quel crime avez-vous commis ?
Le côté métaphore et judiciaire est là pour montrer qu’on est souvent coupable d’aller trop loin avec la complicité du public et avec le recul nécessaire. J’aime conserver cette sémantique, la culpabilité est juste celle d’être un peu le mauvais garçon.

Pensez-vous que l’humour cynique à ses limites ?
C’est un peu le sujet du moment mais pour ma part je ne pense pas qu’il y ait de limites tant que tout reste basé sur l’humour. Quand on est clair dans sa tête il n’y aucun soucis, c’est pour cela que je ne mets pas de censure dans tout ce que je fais.

Marine Astor