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Ferdinand Bernhard – Humble et solide

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Sanary nous émerveille par son cadre de vie exceptionnel, Sanary nous réjouit avec ses animations culturelles et touristiques tout au long de l’année et fait le plaisir des habitants comme des visiteurs. Très attaché à la ville qu’il dirige depuis 1989, Ferdinand Bernhard est un Maire actif, attentif au bien-être de sa population.

Passionné par la vie politique et par sa région, Ferdinand Bernhard, Maire de Sanary revient sur sa récente victoire aux élections départementales, ses projets pour la ville et les différentes animations et festivités qui la font vivre. Bien plus qu’une station touristique, Sanary est une ville dynamique, qui ose et propose à ses habitants tout un panel d’activités éclectiques et divertissantes été comme hiver.

Sanary sur mer - Limpact

Comment êtes-vous arrivé à la politique ?
Je suis arrivé à la politique après une nuit d’insomnie entre le 10 et 11 mai 1981. J’ai commencé à m’impliquer, je me suis retrouvé en 1983 1er adjoint au Maire d’Ollioules, en 1985 Conseiller Général et en 1989 j’ai été élu Maire de Sanary et depuis 2014 je suis Président de la Communauté d’Agglomération Sud Sainte Baume.

Vous avez récemment gagné les élections départementales (aux côtés de Laetitia Quilici), qu’est-ce qui selon vous a fait pencher la balance en votre faveur ?
Nous avons été réélu récemment avec un très beau score (47% au premier tour et 65% au second tour), c’est réconfortant. Je ne connais pas la recette pour se faire réélire mais j’ai appris de mes parents que le travail était quelque chose d’important donc je pense que le travail finit toujours par payer au delà des problèmes de politique politicienne, des problèmes de personnes, je crois à la vertu du travail. La deuxième chose qui est importante est de se remettre en question, en permanence pour rester les pieds sur terre. Dans la vie en général il y a une part de travail mais il faut aussi que la nature fasse acte de bienveillance. Je pense aussi que lorsque les gens voient à quoi sert leur argent, cela leur permet de faire leur choix. Il faut être réaliste, ma personnalité fait qu’il y a des gens qui me détestent depuis 30 ans et d’autres qui me réélisent. Il faut être droit dans ses bottes, les gens sont attentifs à cela, il y a des moments où il faut se positionner et lorsque l’on se positionne clairement cela satisfait l’opinion.

Y a-t-il un projet dont vous êtes particulièrement fier aujourd’hui ?
Ce qui me rend fier, ce sont des petites choses du quotidien que je vois faire ici, à Sanary, et que je ne vois pas faire ailleurs. Par exemple, l’autre jour j’étais à l’école avec les enfants de maternelle et du cours préparatoire et je les regardais planter les plants sous une serre et je me disais qu’il n’y a sûrement pas beaucoup de communes où tous les enfants peuvent le faire. Lorsque vous voyez les enfants faire des choses ici qui ne peuvent pas faire ailleurs, il s’agit d’une fierté. La vie publique n’est que le reflet de la vie quotidienne. Des parents qui viennent vous dire merci pour la prime aux études, c’est lorsque l’on procure du bien à une personne ou à un groupe que mon équipe et moi-même sommes fiers.

Sanary sur mer - Limpact

Vous accordez une place importante à la culture et aux loisirs dans la ville, le public et les visiteurs vous le rendent bien…
La culture et la jeunesse sont les deux premiers budgets de la commune, ce qui n’est pas le cas partout. Lorsque j’étais en terminale, mon professeur de philosophie faisait un cours sur le beau, je lui ai demandé ce qu’il appelait « beau », il m’a répondu «?la Joconde », je suis allé la voir depuis et cela ne m’a pas ému, parce que le beau c’est avoir une émotion. Lorsqu’il a rempli mon livret pour le baccalauréat il a marqué, « élève sérieux mais réfractaire à la culture » et comme il habite pas loin d’ici, j’ai voulu lui montrer que je n’étais pas réfractaire à la culture mais je pense que la culture est une rencontre entre un public et des artistes, un public et des œuvres… Notre rôle à nous n’est pas de dire ce qui est beau ou pas beau, notre rôle est d’organiser la rencontre, d’essayer d’aller dans la diversité pour faire progresser les gens dans l’envie de découverte, d’apprentissage. Il faut trouver les bonnes adéquations, savoir assumer ses choix, cela va de la programmation du théâtre à la couleur des bancs publics et je pense que nous avons trouvé l’harmonie.

Avez-vous des attentes précises d’un point de vue touristique avec l’arrivée de la haute saison ?
Nous allons continuer à faire une programmation aussi variée pendant l’été parce que je pense qu’il faut offrir du divertissement aux habitants de Sanary d’une part et aux gens qui choisissent notre région. Il faut donner l’occasion de se poser pour aller voir des expositions de peinture, de sculpture mais aussi d’aller au théâtre pour voir des spectacles de musique classique, de variété, d’humoristes. Il faut une diversité pour satisfaire les sensibilités de chacun. Je suis content car aujourd’hui la culture coûte beaucoup moins cher à Sanary qu’avant. Nous avons fait de grosses économies sur le théâtre, en arrivant à proposer une programmation éclectique sans prendre de risques financiers.

Que pensez-vous de l’arrêt de nombreux festivals cette année ?
L’arrêt des festivals oblige une remise en question. C’est drôle car nous travaillons sur un projet de festival actuellement, ce qui est paradoxal et qui nous bloque ce n’est pas l’argent pour les spectacles mais c’est un problème de logistique, c’est-à-dire, comment le faire en plein air sans avoir des problèmes de sécurité ou de stationnements par exemple. Il faut amener les uns et les autres à réfléchir à leur prétention. Je pense qu’il ne faut pas avoir peur, si l’artiste veut venir, il viendra. Aujourd’hui tout le monde vient et il y en a même qui demande à revenir. Ça marche l’hiver, il n’y a donc pas de raison que cela ne marche pas l’été. Je pense qu’il y a beaucoup trop de gens qui vivent là-dessus et qui font qu’au final cela coûte très cher. Si j’organise un festival au sommet du Gros Cerveau, il n’y aura aucunes retombées pour la commune, il faut le faire pour que les gens aillent manger au restaurant en ville avant ou après. Ce n’est pas tout de les faire venir, aujourd’hui, avoir un artiste ce n’est pas compliqué.

Au-delà d’une station touristique l’été, Sanary vit toute l’année, comment l’expliquer ?
Faire vivre la ville toute l’année est une priorité. Sanary est animée tout au long de l’année, il y a sur la côte encore quelques stations touristiques qui ne vivent pas toute l’année. A Sanary, il y a plus de 500 commerces. Nous avons environ 6000 résidences secondaires pour 8000 résidences principales mais les résidences secondaires tournent toute l’année car nous avons beaucoup de personnes qui viennent de Lyon, Valence, Grenoble ou Saint-Etienne et descendent les weekend ou pendant les vacances, c’est réjouissant.

Mairie de Sanary sur Mer - Limpact

Le mot de la fin ?
C’est très bien de montrer les bons côtés de notre région, il y a en assez des gens qui vivent et travaillent chez nous et qui ne trouvent que des défauts à notre région. La région n’est bien sûr pas parfaite, les gens qui y habitent ne sont pas non plus forcément parfaits mais néanmoins nous sommes dans une très belle région qui a de nombreux avantages, d’intérêts évidents et c’est bien de la montrer sous ses bons côtés.

Propos recueillis par Marine Astor
Crédit photos : Mairie de Sanary