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François Cluzet, Samy seghir et Jean Cottin – Héros solitaire

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Dès les premières images du film de Christophe Offenstein “En solitaire”, on est emporté par la bourrasque et des creux énormes au milieu de nulle part. Embarqués avec Yann Kermadec (François Cluzet) pour un Vendée Globe mouvementé, il faut s’accrocher si l’on craint la houle… et quelle houle !

Second de Franck Drevil (Guillaume Canet), Yann doit le remplacer sur cette course suite à un accident.

La chance de sa vie mais voilà : il se retrouve avec Mano, un jeune ado mauritanien (Samy Seghir), passager clandestin qui veut rejoindre la France pour faire soigner un problème cardiaque qui l’empêche de devenir footballeur professionnel.
Au milieu des mers, dans les tempêtes et la mer déchaînée, que faire sinon le garder et le cacher, faute de quoi Yann sera disqualifié.
On suit donc cette course à la fois dans ce déchaînement des éléments et dans ce huis clos inattendu.

Un très beau premier film, très maîtrisé qui fait passer Christophe Offenstein de grand chef opérateur à grand réalisateur, avec la complicité de Jean Cottin, scénariste et producteur, servi par de magnifiques comédiens auxquels il faut ajouter Virginie Efira qui joue Marie la compagne de Yann.

Rencontre avec Christophe Offenstein, Jean Cottin et Samy Seghir au Pathé Liberté de Toulon.
“Alors que c’est un vrai bateau de course en solitaire – nous confie Christophe – nous étions dix-huit embarqués par tous les temps durant quarante-trois jours sur les cinquante-trois du tournage ! C’était risqué mais nous voulions que ce soit au plus près de la réalité et nous ne concevions pas tourner dans des studios avec des fausses tempêtes. Car en mer on ne triche pas, elle ne le pardonnerait pas. Nous voulions que ce soit un grand film d’aventures familial avec des sentiments humains très profonds, un huis clos sur grand écran et que le spectateur se sente totalement embarqué dans l’histoire.”
“A part “Les Quarantièmes Rugissants» – poursuit Jean Cottin – il n’y avait pas de films sur la voile. Et lorsque j’ai trouvé ce projet chez Gaumont, j’ai trouvé que c’était totalement dingue à faire. J’en ai parlé avec Christophe, avec qui je travaille depuis très longtemps et tout en sachant que c’était un projet fou, on a été emballé. D’autant plus emballé que François Cluzet a très vite dit oui. Il a dû s’entraîner deux mois à Lorient avec des professionnels aussi bien pour la gestuelle que pour l’aspect physique. Et il s’est totalement investi. Le groupe était solide autour de nous et il le fallait car c’était un tournage difficile.”

Samy, lui, est parfaitement heureux de ce rôle qui était un vrai challenge pour lui dans la mesure où… il est malade en mer !
“Finalement – nous confie-t-il – cette peur et ce malaise constants ont nourri ma façon de jouer car je n’étais vraiment pas à l’aise et le rôle voulait ça. Je n’ai pas eu à me forcer car certains jours c’était horrible. Au départ aussi ce malaise venait du fait que j’entrais dans une équipe solide, qui travaille depuis des années ensemble mais elle m’a tout de suite adopté et leur expérience m’a beaucoup servi. Quant à François Cluzet, il m’a aussitôt pris sous son aile et jouer avec lui m’a beaucoup appris. Je pense que ce film m’a fait évoluer et me permettra de montrer que je peux jouer autre chose que des comédies…”

Ce film est une histoire de fous, une histoire de passionnés et c’est une réussite, tant au plan des images superbes que des sentiments humains qui s’en dégagent. A noter une Virginie Efira étonnante, cheveux bruns et courts qui gère le quotidien familial tout en étant omniprésente auprès de son homme.
Une belle réussite. Un beau grand film pour tout public.

Jacques Brachet