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Fredéric Achard, « Je ne joue pas, j’interprète »

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En tournée pour « Noces de rouille »*, ce fan de Pagnol va retourner aux sources. En Suisse jusqu’au 19 février, il reviendra à ses premiers amours le 25 avril à Bandol. L’occasion de quitter l’épicier du sud pour « Jules et Marcel ». Frédéric Achard c’est de la comédie mais aussi de la musique. Du Pagnol et d’autres univers.

L’œuvre de Pagnol occupe une grande partie de votre carrière. Est-ce une véritable passion ?
C’est le cas. Je dirai aussi que pour un comédien dans le sud, c’est un passage obligatoire. J’ai joué tous les personnages. Cela change beaucoup. Par exemple, j’ai fait Marius mais aussi son père. Comme pour retracer l’arbre généalogique. En dehors de la scène, j’ai participé à la création des randonnées théâtrales de « Marcel Pagnol ». Les spectateurs marchent sur ses pas pendant une journée.

Quel personnage préférez-vous interpréter ?
C‘est difficile à dire. Chacun a un caractère différent. César est passionnant et complexe à la fois. J’affectionne particulièrement ce personnage.

Votre rôle dans la pièce Noces de rouille vous permet de rompre un peu avec cet univers ?
Oui et non à la fois. J’interprète un épicier, comme l’oncle Baptiste. C’est le même métier mais aujourd’hui. La continuité. Noces de Rouille, est un moment croustillant. Une comédie de mœurs avec les clichés de la vie de couple.

Frédéric Achard, Jeannot dans Noces de rouille, les débuts de l'embrouille - Limpact

Vous vous êtes aussi tourné vers la musique.
Je suis un des trois chanteurs de « Quartiers Nord ». Il existe depuis 40 ans. Je suis dans le groupe depuis 2001 pour les comédies musicales. Ils ont fait appel à moi. C’est une belle rencontre pour moi, déjà fan de ce groupe.

Vous avez un certain registre. En dehors de cela, existe-t-il une pièce que vous aimeriez interpréter ?
J’aime beaucoup « Art » de Yasmina Reza. C’est impossible pour une question de droits d’auteur. L’histoire me touche beaucoup. C’est celle de trois amis. L’un d’entre eux achète un tableau blanc. Le deuxième trouve cela stupide. Et le troisième ne veut vexer ni l’un, ni l’autre. Un simple tableau représente la complexité de l’amitié.

Votre style est-il défini ?
Je ne suis pas dans les classiques comme Molière. On m’appelle pour des interprétations plus populaires. Des personnages au caractère très prononcé.

Est-ce compliqué de donner la réplique à un personnage que l’on a soi-même interprété ?
Il faut faire abstraction et se laisser porter par son partenaire. Il y a une direction pour corriger les acteurs, ce n’est pas mon rôle. Aucun élément ne doit ne doit me perturber.

Quel conseil donneriez-vous à un jeune comédien qui veut suivre vos pas ?
On dit « jouer la comédie ». Je lui dirai de ne pas jouer mais d ’interpréter. On a la chance de plonger dans l’univers de quelqu’un. Il doit croire à son personnage. Je lui conseillerai aussi de ne pas hésiter à refuser des rôles.

Avez-vous déjà exprimé ce refus ?
Cela m’arrive. Si je ne peux pas apporter ce que le metteur en scène recherche, je laisse la place aux autres.

Laura Berlioz

Noces de rouille : A partir du 28 mars à la comédie de Nice
Jules et Marcel : 28 février au théâtre Comoedia d’Aubagne à 20h30