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Jean-Pierre Giran, Un nouvel élan pour Hyères

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Elu Député Maire depuis six mois, Jean-Pierre Giran a pris les rênes de la ville de Hyères avec pour centre d’intérêt privilégié la mise en place d’une démocratie apaisée et la mise en valeur de son potentiel exceptionnel. Cette ambition impose préalablement pour s’accomplir que soient traités les problèmes importants que connait la ville en matière budgétaire et en matière d’urbanisme. Rencontre avec un homme tourné vers l’avenir dans une ville passionnante, une ville dynamique dont l’identité doit être préservée.

Comment êtes-vous arrivé à la politique ?
Je suis arrivé à la politique tardivement, un peu par hasard. La politique n’est pas mon métier, mon métier c’est professeur d’Université et c’est dans ce cadre là que j’ai été amené à réfléchir sur beaucoup de sujets qui touchent l’actualité politique, notamment sur les problèmes d’emploi, de capital et d’épargne. Sans le savoir j’étais Gaulliste, car être Gaulliste, c’est un comportement, une sorte de réflexe, c’est un souhait d’innovation, de refus de la fatalité et quelques principes républicains très forts. En 1986, je me suis engagé en politique au RPR à l’époque. En 1989, j’ai été Maire de Saint-Cyr-sur-Mer pendant 12 ans ; entre temps j’ai été conseiller régional où je présidais à la fois la commission environnement et la commission emploi et puis en 1997, j’ai été élu député de Hyères. Hyères est rapidement devenue ma ville et mon centre d’intérêt privilégié. J’ai été candidat à plusieurs municipales puis élu en 2014 et aujourd’hui, je suis très heureux d’avoir cette responsabilité.

Comment se traduit votre engagement auprès de toute une ville ?
Je peux dire avec une grande certitude que j’ai envie d’agir, de trouver des solutions. Mon histoire personnelle comme mon âge font que ce que je fais suffit à satisfaire mon ambition et qu’elle est totalement tournée vers la réussite de ma ville. Je n’agirai que par conviction, guidé par l’intérêt général et non pas par je ne sais quel opportunisme et quelle préoccupation extérieure. J’espère que le travail accompli sera reconnu mais je ne le fais pas pour qu’il le soit mais parce qu’il est de mon devoir de l’accomplir.

Rue piétonne du centre ville d'Hyères - Limpact

Quels objectifs vous êtes-vous fixé au début de votre mandat ?
Au début de mon mandat je n’avais pas une connaissance complète de la situation financière de la ville ni de sa situation en matière de développement et d’urbanisme et je peux dire que ma surprise a été grande de constater que cette ville avait des difficultés financières importantes et que le développement en matière d’urbanisme était pratiquement bloqué. Je suis dans la situation de quelqu’un qui a le devoir de remettre les choses d’aplomb avant même de penser à les changer et à développer. Si l’on veut une bonne qualité de la vie quotidienne, il faut revitaliser le centre ville de Hyères. J’ai imaginé un projet de réhabilitation complète des deux places principales de la ville (Place Clémenceau et le Jardin Denis). C ’est le cœur de la ville ; s’il se remet à battre par contamination positive, les artères commerciales revivront. Ma deuxième priorité est d’aménager le littoral. Le bord de mer de Hyères n’est pas digne de la vue qu’il peut proposer, il y aura plus tard une politique de réhabilitation avec une promenade de façon à ce que l’écrin soit compatible avec le joyau. L’ambition touristique que j’ai pour Hyères dont il faut souligner que le tourisme est sans doute le meilleur moyen d’assurer à terme son développement économique, doit s’asseoir sur la préservation de l’environnement et sur l’utilisation intelligente de son littoral. La qualité du patrimoine n’exclut pas la modernité. Nous avons la volonté d’accueillir des entreprises de service et de haute technologie, ce qui nous manque jusqu’ici. C’est également une grande priorité.

En seulement quelques mois, difficile de dresser un bilan, cependant avez-vous déjà une satisfaction ?
Ma première satisfaction a été de modifier le sens de circulation dans tout le centre ville ; cela ne coûte pas cher et relève du bon sens. Un sens de la circulation avait été prescrit précédemment mais créait des problèmes, isolait le centre ville, posait des problèmes de stationnement, de desserte de cars. Dans les deux mois après l’élection, nous avons pris tout un ensemble de dispositions qui ont changé la vie à l’intérieur du centre-ville de Hyères et je crois que cela a été apprécié. Tout ceci pour dire que l’on peut réaliser des choses utiles et importantes sans pour autant avoir des financements importants. L’ingénierie, la réflexion, le bon sens peuvent parfois être porteur de vertus tout aussi importantes que des moyens de financement importants.

Dans votre idée de la politique, la démocratie participative tient une place importante, comment cela prend forme ?
Effectivement. C’est d’abord un problème sur lequel j’ai beaucoup réfléchie en dehors de mes activités politiques. Je l’ai approfondie car en 2011 le Président de la République m’avait demandé un rapport sur la démocratie locale ; certaines mesures ont été appliqué mais il reste beaucoup à faire.
Aujourd’hui par exemple, j’ai instauré des questions d’actualité comme à l’Assemblée Nationale, et une fois par trimestre, des élus de la majorité comme de l’opposition interrogent l’exécutif municipal sur des sujets d’actualité. Je ne crains pas le débat, c’est très constructif. J’ai souhaité aussi que dans la quasi totalité des instances jouent le principe de la représentation proportionnelle. Dans beaucoup d’instances, les minorités n’étaient pas représentées, ; si elles le sont désormais, je crois que c’est une façon de mettre en place une démocratie locale apaisée.

Hyères est une ville à la pointe des dernières technologies, une ville connectée c’est également un besoin de la nouvelle génération, aujourd’hui, quelle est votre promesse pour eux ?
Il n’y a pas de promesses, simplement de grandes préoccupations. Un maire ne doit pas faire dans sa commune tout ce qui lui plaît et conformément à ses pratiques personnelles, il faut savoir prendre l’air du temps. Je suis bien conscient qu’il y a une révolution en marche et que la ville ne doit pas passer à côté. Au cœur de l’innovation, il y a les nouvelles technologies de la communication, un instrument qui joue un rôle prépondérant à Hyères. C’est un lien de proximité et de médiation indispensable dans une démocratie. Concernant la nouvelle génération, la jeunesse défavorisée est une de mes préoccupations principales. Je souhaite redonner une espérance, un sens à la vie, faire en sorte que chacun se sente à sa place sans distinction aucune. Créer une harmonie collective serait essentiel pour toute la population.

le port d'Hyères - Limpact

Après la venue de Nicolas Sarkozy à Toulon, après l’ensemble des problèmes rencontrés par l’UMP cette année, si vous deviez mettre un candidat en avant, qui soutiendrez-vous ?
Pour l’UMP, j’apporte mon soutien à Nicolas Sarkozy. C’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup sur le plan personnel mais aussi sur le plan professionnel. Il n’y a pas de sauveur face à un pays qui avance dans le brouillard mais certaines personnes ont cette rage de vouloir faire bouger les choses. Le Nicolas Sarkozy de 2007 me convenait parfaitement. Celui qui est de retour aujourd’hui n’a rien perdu de ses convictions pour la France. C’est quelqu’un d’engagé, qui souhaite relever son pays. Il a une vision moderne de la France, il a ce besoin de servir son pays. Je pense que le fait de revenir sur le devant de la scène est quelque chose de difficile mais de possible et de courageux.
Quant aux présidentielles de 2017, elles sont encore loin mais Alain Juppé peut réussir le vaste rassemblement et l’apaisement dont la France a besoin.

Avec quel état d’esprit abordez-vous 2015 ?
Les journées sont courtes, mais j’aimerais être plus présent sur le terrain une fois que les problèmes pendants seront mieux maitrisés. Je pourrais alors prendre le temps de développer cette magnifique ville, la rendre saine sur le plan financier, mettre en place les différents projets pour lesquels nous travaillons quotidiennement. Je considère que Hyères est une sorte de stradivarius au potentiel immense ; c’est une ville attachante, et j’appelle les hyérois à écrire avec moi une nouvelle et belle partition.

Propos recueillis par Marine Astor
Crédit photos : Photothèque Ville d’Hyères