Les Varois l’ont connu comme député, candidat aux municipales ou encore vice-président de la région. Sa place sur la liste des “républicains” (LR), alliés aux “centristes”, pour les Européennes était moins attendue. Celui qui l’a convaincu n’a que 33 ans. Pour lui, François-Xavier Bellamy est presque le sauveur des LR. Philippe Vitel est convaincu que son parti, secoué par de récentes crises politiques brillera à travers les élections du 26 mai.
Pourquoi avez-vous voulu figurer sur cette liste ?
C’est une élection que je regardais de loin. Le 16 mars a été pour moi un véritable tournant. Ce jour-là, à Lyon, Laurent Wauquiez a présenté les 26 premiers de la liste. J’ai découvert François-Xavier Bellamy dont le discours m’a transcendé. Cela fait longtemps que je suis en politique et je peux vous dire que j’ai rarement vu cela. A l’issue du meeting, j’ai fait savoir à Eric Ciotti que s’il y avait une place pour moi sur la liste je la prenais bien volontiers. J’ai été entendu.
François-Xavier Bellamy a pourtant une personnalité controversée, qu’en pensez-vous ?
Les gens le jugent comme conservateur. Son discours m’a laissé entrevoir des valeurs de vivre-ensemble et de travail. Les défenseurs du nouveau monde jugent cela dépassé mais je pense qu’il dégage un conservatisme tourné vers l’avenir.
Vous parlez d’un “coup de génie de Laurent Wauquiez” pourtant, dans l’ère de la Macronie, beaucoup de partis ont fait le choix du jeunisme.
Nous assistons à un devoir de renouvellement. Or, je ne pense pas que Jordan Bardella (RN) ou Manon Aubry (LFI), à travers les extrêmes, puissent incarner l’Europe. François-Xavier n’a qu’une trentaine d’années mais sa vision des choses lui donne de la solidité.
Dernièrement, votre parti a connu plusieurs crises. La ligne de Laurent Wauquiez n’est-elle pas un frein au rassemblement ?
Je pense qu’on a dépassé tout cela. Aujourd’hui on retrouve une certaine homogénéité. Par exemple, Christian Estrosi, qui était l‘un des plus sceptiques, soutient ouvertement notre liste. Valérie Pécresse, la Présidente de la région Île-de-France nous a également rejoint. Ces soutiens veulent dire quelque chose.
Quelle est la position de votre parti sur l’Europe ?
Il faut se battre contre le dumping fiscal et social. Dans ces deux domaines, nous devons avoir une universalité européenne. Deuxièmement, nous devons être conscients de l’immigration climatique à venir. Avec le réchauffement de la planète, beaucoup vont fuir leur pays. Il faut trouver un positionnement commun, c’est pour cela que nous défendons une charte de l’immigration. Nous tenons à mettre l’énergie et le développement durable au cœur des débats car ce sont des problèmes qui doivent se gérer au niveau d’un continent. Plus généralement, nous pensons qu’il doit y avoir une Europe plus politique et moins économique.
La liste “Renaissance” de La République En Marche et celle du Rassemblement National sont en tête dans les sondages. Dans ce contexte, quel score espérez-vous atteindre ?
Notre parti est comme une ruche qui bouge. Nous sommes partis de très bas. Je pense que nous allons finir à 18% ou 19% car depuis le début de la campagne, nous remontons petit à petit.
Que peut apporter votre candidature au niveau local ?
Un lien direct entre l’Europe et les régions est une vraie nécessité. Comme dirait Renaud Muselier : “L’Europe, ça sert quand on sait s’en servir”. Lui, a obtenu beaucoup de financements pour la région. Il faut que les choses se fassent en direct et passent moins par le pouvoir central.
Propos recueillis par Laura Berlioz