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Le marché aux fleurs de Hyères cultive son développement

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Plus de 500 producteurs, des couleurs à foison et une profusion de divines odeurs. La SICA MAF* vous procure ce bonheur. Derrière de jolis bouquets se cache une activité commerciale de taille. Michel Gueirard, son pdg, nous fait un point sur le développement de sa structure.

Depuis votre arrivée en 2014, quels changements pouvons nous observer ?

La société est beaucoup plus régulée. Nous avons impulsé des valeurs de bienséance les uns envers les autres. Objectif :un commerce équitable pour tous (avec des règles d’accès par exemple). Ainsi, nous essayons de limiter la concurrence déloyale qui se pratique, malgré tout.

Nous avons participé à la mise en place d’un bureau commercial, au développement général dans le cadre de « fleurs de France » et à un changement au niveau de la communication (plus rapide et plus précise)

Pouvez-vous nous parler du développement économique ?

Le marché essaye de multiplier des accords avec des partenaires. La vente en ligne va se généraliser à tous les partenaires, à terme. On veut également augmenter la production locale sur site. Cela peut se faire au printemps, notamment sur la pivoine.

Administrativement qu’est ce qui freine votre essor ?

Aujourd’hui, la politique nationale veut favoriser l’innovation par le biais du ministère de l’industrie et des finances. Un programme général est prévu avec des critères industriels et innovants. Or, nous n’y avons pas accès . La région est prête à nous aider mais si nous ne sommes pas éligibles au niveau national, personne ne peut rien pour nous au niveau local. Les enveloppes sont tendues, les critères sont donc nombreux et des agents, comme nous, demeurent écartés.

Comment vous situez-vous par rapport au reste du marché?

Il est dominé par les Pays Bas. Aujourd’hui les opérateurs se regroupent pour faire des achats dans le monde entier. Les offres sont instantanées. Il faut produire plus, ou être très groupés. Nous sommes dans le 1er département de fleurs coupées. Nous représentons 40 % de la production nationale. En revanche la consommation représente 5 %, car il y a beaucoup d’achats à l’étranger. Nous avons la chance de vivre sous un climat plutôt clément. Cela représente de grosses économies. Prenons comme exemple les pays nordiques. Ils doivent investir dans de plus grosses structure pour y faire face.

Justement, la SICA MAF est-elle perturbée par le climat ?

Comme je vous le disais ici, il nous est plutôt favorable. Or, il existe des dérèglements gênants. On ne peut les pallier si ce n’est en ayant des cultures dirigées. Il faudra améliorer les structures de serres. Un ensemble de participant doit y contribuer (producteurs plus investisseurs)

Pouvez-vous nous parler de vos différents labels ?

Fleurs de France représente une démarche volontaire de la part des producteurs. Pour l’obtenir ils répondent à un cahier des charges très précis. Fleurs de France permet de se démarquer par rapport aux cultures industrielles. On demande les labels pour être reconnus également au niveau des grossistes (Hortisud, marque associée à Fleurs de France)

Pour garantir un certain niveau de culture, vous devez « aider » les fleurs à pousser. Qu’en est-il de l’utilisation de substances chimiques ?

Chaque produit, non utilisé est une victoire. On développe la production biologique intégrée selon son efficacité. On utilise de l’organique sur la pivoine, dans la terre. Cela diminue les risques environnementaux. Nous mettons également en place des protocoles de travail (par exemple, des lâchers de prédateurs pour pallier les insecticides).

*Société d’Intérêt Collectif Agricole du Marché aux Fleurs