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Le syndrome de la vanne, Elodie Poux

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Elodie Poux a quitté la cour de l’école pour la cour des grands de l’humour. Après 12 ans passés auprès des enfants, elle a “traversé la rue dans le sens autre que ce que préconise le Président de la République”. La trentenaire a quitté les maternelles pour se consacrer à plein temps à l’humour. A la radio, à la télévision, dans son spectacle et même dans une pièce de théâtre. Elodie Poux s’arrêtera à Toulon et à Six-Fours.

Comment avez-vous “traversé la rue” ?
Après des cours d’art du conte, d’expression corporelle puis de café-théâtre, j’ai joué dans des bars, pour des premières parties (Gaspard Proust, Arnaud Ducret,…) et j’ai fait beaucoup de festivals. Tout ce qu’on me proposait. Alors, j’ai fini par quitter mon travail d’animatrice périscolaire en maternelle pour ne faire que de l’humour.

Dans “Le Syndrome du Playmobil”, les enfants sont votre cible principale. Quels liens avez-vous avec eux ?
J’aime beaucoup les enfants et ils m’ont inspiré énormément d’anecdotes. La preuve, ce sont eux qui demandent aux parents de venir me voir. Ils m’entendent sur Rire & Chansons, dans la salle de bain ou la voiture de leurs parents. Ils se reconnaissent dans mes vannes mais sont trop petits pour comprendre le trash. Les parents en sont bien conscients, c’est pour cela qu’ils les y amènent.

Dans ce spectacle, pourquoi faites-vous passer votre humour par une ribambelle de personnages ?
Je peux dire plus de choses avec eux. Ce n’est pas Elodie Poux qui pense ce qu’elle dit, ce sont les personnages. Sinon, j’aurais déjà eu cinq procès (rires). Par exemple, j’interprète une programmatrice de théâtre pour enfant qui distribue de la drogue. Dans l’esprit, c’est mal, à travers un personnage, cela devient drôle.

Comment “Le Syndrome du Playmobil“ a-t-il évolué ?
Je le joue depuis novembre 2013. J’ai toujours gardé la même trame puisqu’elle fonctionne. Néanmoins, le spectacle a connu des évolutions. Tout d’abord puisqu’il me ressemble et que beaucoup de choses ont évolué dans ma vie depuis que je le joue sur scène. Je teste des nouvelles choses, comme un challenge.

En plus, vous jouez dans une pièce de théâtre* avec deux humoristes. Comment tout cela a-t-il commencé?
J’ai rencontré Julie Villers lors d’un tremplin jeune talent. Elle m’a dit : “je suis sûre que tu viendras à Paris et ce jour-là tu pourras dormir chez moi”. Elle fait partie de mes premiers soutiens. Céline Groussard, je l’ai aussi rencontrée sur un tremplin. On s’est toujours bien entendues mais on a été en concurrence.
Notre “prod” nous a dit qu’il fallait absolument travailler quelque chose ensemble. On ne remplissait pas nos salles alors on s’est dit qu’on pouvait se grouper. La première fois, on a joué chacune un bout de notre spectacle avec quelques moments d’interaction entre nous. On a préféré ces parties donc on a tout de suite cherché à écrire dans ce sens avec Michel Frenna.

Vous avez un spectacle, une pièce de théâtre, une chronique à la radio et une autre à la télévision. Imaginiez-vous faire de l’humour à travers autant de supports ?
Au départ, je ne voulais pas faire Rire & Chansons. Je ne comprenais pas où était ma place derrière un micro. Je ne voyais mon métier que par la scène. Maintenant, je suis très contente de multiplier les activités. “La revue de presse” est regardée et reprise sur les réseaux sociaux. Je suis contente de faire une émission d’un tel niveau. Maintenant, si on me demande de faire quelque chose de costaud, j’irai avec beaucoup moins d’appréhension.

Comment vous êtes-vous fait une place parmi des grands chansonniers comme Bernard Mabille ou Jacques Mailhot ?
Facilement car ils ont été très accueillants. J’apprends énormément à leurs côtés. Tout a commencé par une première émission qui s’appelle “La bataille du rire”. J’ai fait un face-à-face avec Bernard Mabille qui est devenu un moment fort de l’émission. Cela a abouti sur ma première chronique “Traverser la rue”. J’ai été impressionnée par le nombre de vues et de partages sur les réseaux sociaux.

Vous continuez votre tournée dans de nombreuses régions. Que retenez-vous du public ?
Beaucoup disent qu’il est différent en fonction des villes. Pour moi, il n’y a que deux publics “particuliers”. D’abord, à Paris. Les gens vont au théâtre en métro après le boulot, c’est la suite de la journée. On ne trouve pas le même état d’esprit en province où le spectacle représente une sortie importante. Le deuxième public particulier se trouve à Avignon. Pendant le festival, votre prestation est peut-être la septième que les gens en face de vous, ont vu. Il faut donc frapper très fort tout de suite.

* Dans “Dommages”, les trois humoristes aux univers bien distincts s’apprêtent à jouer leur pièce de théâtre. Rien ne va se passer comme prévu. Accents étrangers, comique de situation, de répétition et vannes cinglantes vont rythmer cette pièce déjantée.

Propos recueillis par Laura Berlioz

Le Syndrome du Playmobil
Vendredi 31 mai et samedi 1er juin – Théâtre Daudet (Six-Fours)

Dommages
Vendredi 17 mai – Oméga Live (Toulon)
Samedi 18 mai – Théâtre Daudet (Six-Fours)