Vous saurez tout ou presque sur Manu Payet dans « Emmanuel » son nouveau one-man-show. Sur scène, comme un bon copain, l’humoriste se confie à un public qui en redemande, drôle et attendrissant à la fois, il se raconte et ne mâche pas ses mots. De son enfance à son adolescence, de la vie à deux à ses déboires amoureux, ce qu’il aime ou qu’il déteste, tout y passe et c’est très bien comme ça. Car oui, disons-le clairement, il y a un peu de chacun d’entre nous chez Manu Payet.
Votre nouveau one-man-show s’appelle « Emmanuel », tout simplement. Alors doit-on vous appeler Manu ou Emmanuel ?
On m’appelle autant Manu qu’Emmanuel, les deux me vont mais nous sommes entre nous, alors vous pouvez m’appeler Manu.
Comment vous est venue l’idée de cette affiche évocatrice en hommage au film Emmanuelle?
Très simplement, je voulais faire cette affiche déjà pour mon premier spectacle, mais je n’ai pas eu l’audace de le faire, pour rester poli. Cette fois-ci c’était la bonne, impossible pour moi d’y échapper. Même s’il faut bien dire que je n’étais pas des plus à l’aise lors de la séance photo vous imaginez. Nous avons refait à l’identique l’affiche du film Emmanuelle 4, j’aime ce côté décalé et improbable qu’il en ressort. Le retour du public et des mes proches m’a bien fait rire en tout cas. J’espère que vous l’aimez aussi ?
Dans ce spectacle vous racontez tout sans langue de bois, comment est venue cette envie de tout dire au public ?
Oui, je raconte ma vie dans ce spectacle il faut bien le dire. Mais finalement je ne raconte pas seulement ma vie, je raconte celle des gens autour de moi, celle du public qui vient me voir, car nous sommes tous les mêmes. Je voulais vraiment montrer au public qu’on se ressemble, que nos vies ne sont pas si différentes qu’ils le pensent. Je raconte des anecdotes de mon enfance, de mon adolescence, des problèmes de gamins qu’on a tous eu à un certain âge. C’est vrai quoi, à cette époque, notre seule préoccupation était de savoir si on allait arriver en retard au cours d’espagnol de ce prof qu’on détestait. Tout ça c’était bien sûr avant de se trouver face aux vrais problèmes de la vie… Ce moment où on reçoit nos impôts à payer par exemple… Vous voyez de quoi je parle, hein ?
Cela faisait 10 ans qu’on ne vous avez pas vu sur scène, pourquoi avoir attendu si longtemps pour créer un nouveau one-man-show ?
Je ne vous dirais pas la vérité si je vous disais que j’avais d’autres projets en cours… En fait pour être honnête, j’attendais simplement d’avoir envie et surtout d’avoir des choses à raconter. Le public m’a vachement encouragé à revenir sur scène et ça m’a fait super chaud au cœur. Quand tu montes sur scène et que tu te rends compte à quel point le public est content de te voir, tu te dis « ah ouais, quand même ! ». Quand tu les entends encore plusieurs minutes après la fin du spectacle applaudir c’est juste incroyable. Franchement ça m’avait manqué.
Ce one-man-show c’est le spectacle de la maturité ?
Oui on peut voir ça comme ça… J’aime bien l’idée en tout cas qu’on puisse l’imaginer.
On vous a beaucoup vu au cinéma ces dernières années, que vous ont apportées ces différentes expériences dans votre métier d’humoriste ?
Le cinéma m’a d’abord apporté beaucoup de plaisir parce que j’ai appris un peu plus mon métier, j’ai découvert qu’on pouvait aller plus loin, je me suis vite pris au jeu. Il m’a apporté aussi des rencontres, de très belles rencontres même. Je suis restée très copain avec beaucoup de personnes que j’ai croisées lors des tournages. Bon si je vous parle de Pascal le technicien forcément ça ne vous dira rien et je pense même que vous vous en foutez, tout comme les lecteurs ! Par contre et sans rire cette fois, Virginie Efira et Jérémie Renier (ndlr : Cloclo) sont devenus de vrais potes.
Entre le one-man-show et le cinéma le rapport avec le public est différent, et pourtant si au cours de votre carrière vous deviez en choisir qu’un, lequel serait-il ?
Je pense que je tournerai dans un film durant la journée et que j’irai au théâtre jouer mon spectacle le soir. Le cinéma et le théâtre m’apportent tellement chacun que sérieusement, il m’est impossible aujourd’hui de comparer les deux, ni même d’en choisir un. Pour un film il y a une très longue préparation et le tournage se fait souvent un an à l’avance. Quant aux spectateurs ils découvrent le résultat qu’au moment de la sortie du film. Au théâtre, c’est différent, il y a un face à face direct avec le public qui est venu pour vous tout spécialement, il y a un échange permanent tout au long de la soirée et c’est super agréable. Les deux sont différents mais complémentaires à la fois. Vous savez, que je joue dans un film ou que je raconte ma vie sur scène, je le fais avec toujours la même implication quoi qu’il arrive car il est impossible pour moi de décevoir le public.
Aujourd’hui, peut-on dire que Manu Payet est devenu un adulte accompli ?
Adulte accompli je ne sais pas. On va dire que je suis devenu un adulte et ce sera déjà très bien ! Entre nous, je ne me sens pas encore tout à fait adulte mais peut-être un grand enfant.
On ne se refait pas !
Un dernier mot pour Limpact ?
Oui, j’ai super hâte de venir vous rendre visite à Hyères, je vous attends nombreux les amis !
Propos recueillis par Amandine Mastieri
Crédit photo : @BestImage