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Maylis de Kerangal, romancière à tous prix

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Grand prix RTL-Lire, Prix Relay, France Culture–Télérama… et le prestigieux Médicis : on ne compte plus les récompenses que reçoit Maylis de Kerangal. Cette Toulonnaise de naissance de passage au Pradet nous a accordé un peu de son précieux temps.

Ravie de vous rencontrer dans le Var : vous y venez souvent ?
Toute ma famille vit à Toulon. C’est une ville de vacances et de souvenirs d’enfance où je viens me ressourcer chaque été. J’aime la lumière qu’offre cette région, son littoral et son horizon… Elle nourrit mon imaginaire. Le reste du temps, je vis à Paris avec mes quatre enfants. J’y habite depuis vingt-cinq ans, j’adore cette ville mais je pense que je pourrais vivre n’importe où.

On vous qualifie de « nouveau phénomène littéraire », comment tout cela a-t-il commencé ?
J’ai eu un intérêt pour l’écrit en général et pour le livre en particulier dès l’enfance. Ecrire était pour moi un rêve que j’ai réalisé assez tard, à l’âge de 33 ans, après une quinzaine d’années passées dans l’édition. Je suis partie vivre aux Etats-Unis et, lors de ce séjour, je me suis littéralement raccrochée à mon premier roman, « Je marche sous un ciel de traîne », et son histoire m’a accompagnée. Mais c’est mon deuxième roman, « La Vie voyageuse », qui m’a incitée à continuer.

Aujourd’hui, comment vivez-vous votre notoriété ?
Le succès de « Réparer les vivants » m’a bouleversée. Pour autant, je n’ai pas l’impression que cette notoriété ait changé ni ma personne ni mon rapport à l’écriture. Elle m’a néanmoins apportée une certaine légitimité. Le prix Médicis a bien sûr beaucoup compté pour moi, et j’ai pu enfin vivre de mes livres. Je me suis dit : « désormais, je suis écrivain », même si je fais partie de ceux que le succès ne rassure pas complètement !

Travaillez-vous toujours de la même manière ?
Oui, sans aucun doute. Même si je suis plus sollicitée qu’avant, mes journées d’écriture se déroulent toujours dans une chambre de bonne, un endroit complètement personnel, à l’écart de la maison et la famille. Je m’y isole du monde, peut-être pour mieux le saisir. J’y applique une discipline de travail rigoureuse avec des journées continue, de 8h à 18h.

La diversité, c’est ce qui vous définit le mieux, non ?
Vous avez raison. Même s’il y a une certaine continuité dans mon travail, mon style et mon rapport au langage, il y a une diversité dans les supports d’écriture, que ce soit le roman, la nouvelle ou l’album pour enfants. Je choisis mes thèmes dans la vie réelle, en fonction de leur capacité à déployer un monde. Dans « Corniche Kennedy », j’ai cédé à mon désir d’écrire sur l’adolescence à partir d’un entrefilet qui parlait de ce lieu où les jeunes aiment prendre des risques, en plongeant dans le vide.

Est-ce le goût des autres qui vous nourrit ?
Aucun de mes livres ne révèle d’enjeu personnel, dans le sens où je n’y suis pas présente, mais ilsrecèlent tous une part d’autobiographie. Je ne raconte jamais ma vie et c’est ce regard attentif sur les autres qui me construit moi-même. Cependant, je ne travaille pas toujours seule, notamment grâce à Inculte, le collectif, auquel j’appartiens. Pour des ouvrages collectifs sur le sport et pour des albums jeunesse, comme Nina et les oreillers, j’écris à plusieurs mains, et ça me plaît bien !

Sandrine Gauthier

A lire ce mois-ci…

Mort sur le lac de Cocco & Magella Ed. Calmann-Lévy - Limpact

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Mis a part les débats passionnés entre militants de l’environnement et promoteurs immobiliers sans scrupule, la vie est plutôt tranquille dans les petits villages de montagne de Lombardie. Dans ces terres proches de la frontière entre la Suisse et l’Italie, la police locale a surtout fort à faire avec les contrebandiers et leurs divers trafics. Mais quand des ossements sont découverts, un événement sans précédent dans la région du lac de Come, le choc est palpable au sein du service de police où travaille le commissaire Stefania Valenti.

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Alors que Dirk Pitt et son épouse font de la plongée au large des côtes chiliennes, profitant de vacances bien méritées, ils voient surgir un cargo dont les moteurs tournent à plein régime. Après avoir percuté leur embarcation, il fonce droit sur un paquebot de croisière. L’intrépide directeur de la NUMA, qui vient d’échapper à la mort, se lance à sa poursuite et parvient à le stopper. Il s’aperçoit avec effroi qu’il n’y a personne à la barre : seulement un cadavre aux mains étrangement noircies.

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Falkenberg. Suède. Le commissaire Bergström retrouve le cadavre nu et gelé d’une femme aux abords de la plage d’Olofsbo.
Londres. Profileuse de renom, la ténébreuse Emily Roy enquête sur une série de meurtres d’enfants dont les corps sauvagement mutilés ont été abandonnés dans les bois d’Hampstead, au nord de la ville. Ils présentent les mêmes mutilations que la victime suédoise : trachée arrachée, yeux énucléés et un mystérieux Y gravé sur le bras.