Se développer tout en concevant sa ruralité. Tel est le leitmotiv du mandat de Christian Simon. Un objectif qu’il s’acharne à mettre en place. De la loi SRU à la redistribution des compétences, depuis quelques années, sa tâche ressemble à un chemin semé d’embûches. Le maire de La Crau compte bien contourner les obstacles. Du samedi 3 au lundi 5 août prochain, la ville accueillera le 3e National de La Crau Var Matin au Jeu Provençal.
Tout d’abord, comment définiriez-vous votre rôle ?
Le maire doit être un bon gestionnaire mais il doit aussi rester à l’écoute des gens. Il se doit d’être là dans les moments de plaisirs comme les mariages. A chaque naissance, j’envoie un mot de félicitation aux heureux parents. Avant de venir faire cet interview, j’étais à un l’enterrement d’une Crauroise. On se doit d’accompagner nos administrés dans les moments difficiles.
Quelles difficultés rencontrez-vous ?
Chaque commune a ses problèmes. Ici, nous sommes pénalisés par un pan de la loi SRU*. On force les gens à s’empiler les uns sur les autres. Avec le pourcentage de logements sociaux obligatoires, on ne tient pas compte de la vie des gens. On veut faire les mêmes erreurs que dans le passé avec des barres d’immeubles. Ce qu’aiment les Craurois, c’est la place, le marché, les déplacements à vélo. Laissez-nous faire à notre rythme en tenant compte de nos spécificités. Si j’écoute l’État, je devrais prendre des terres agricoles de bonne qualité pour construire ces logements. Primo, c’est du gâchis, ensuite elles permettent l’absorption de l’eau lors d’épisodes pluvieux intenses. Cela nous protège des inondations. En plus de ces difficultés, mon budget est impacté. Nous écopons de 850.000€ de pénalité. Nous perdons également une prime de 550.000€, la ”dotation de solidarité humaine”. Nous l’avons toujours perçue jusqu’à ce que le quota de logements sociaux intègrent les critères. Nous sommes perdants dans tous les cas.
Comment se porte le commerce à La Crau ?
Les villes moyennes proches des métropoles ont toutes du mal là-dessus. Je suis ancien commerçant et fils de commerçant. La première solution passe par le stationnement. A La Crau, nous avons mis beaucoup de moyens. On compte 1300 places de parking gratuites, dont une partie en zone bleue. Elles permettent et permettront aux commerces de se développer. Notre parc, non loin du centre, regroupera bientôt 2,2 hectares. On souhaite faire des activités dans le centre-ville. La faute est souvent rejetée sur les centres-commerciaux. Moi, ce qui m’inquiète le plus, c’est internet. Les gens achètent beaucoup là-dessus je l’ai fait aussi mais il faut changer de comportement. Ayons tous cela à l’esprit sinon on tue notre lien social.
Que vous apporte la métropole ?
Nous avons la chance d’être regroupés seulement sous 12 communes. Avec quelque 430 000 habitants cela reste une métropole à taille humaine. Nous avons la chance d’être sous Hubert Falco. Il était maire de Pignans et reste très attaché à la ruralité.
Et en contrepartie, quels sont les points négatifs ?
Je suis un fervent métropolitain mais, telle qu’on doit la mettre en place, c’est une vision technocratique de l’état qui de mon point de vue met en difficulté la ruralité. On doit s’adapter. Nous avons donc mis en place un plan de développement avec 12 antennes, c’est-à-dire une par commune. J’ai peur qu’avec les prochaines élections, nos orientations changent.
Comment êtes-vous investi dans le national du jeu provençal qui se déroulera à La Crau ?
Je suis très impliqué. Depuis longtemps, j’avais envie d’avoir un concours national sur La Crau. Ce n’était pas facile car il faut des dates, des partenaires. On transforme le centre-ville. On arrive a un nombre d’équipes qui ne permet pas de faire évoluer tous le joueurs en centre-ville même si on ensable le grand parking. C’est une activité importante sur la commune. La première des réussites c’est d’avoir de bons joueurs car il y a des piètres joueurs ; comme moi (rire). Au travers de 3 associations je voudrais créer une école de boules car je souhaite que les enfants dans le cadre scolaire apprennent ce sport.
Propos recueillis par Laura Berlioz
Le National de La Crau vu par les organisateurs
Edmond Gibert, le président : “Notre organisation fonctionne. Nous faisons partie des concours qui ont le plus d’équipes.”
Patrick Audiffren, le secrétaire général : “J’ai un rôle fourre-tout mais très prenant. Les bénévoles sont sur la brèche. Nous avons une trentaine de collègues sur le pont spécialement pour le National. Ils aménageront les terrains, accueilleront les participants, les officiels.”
Henri Lacroix, champion du monde de pétanque : “Mon sport c’est la pétanque mais le jeu provençal, je l’ai pratiqué un petit peu car j’ai été 4 fois champion de France. L’engouement de ce tournoi est impressionnant et le nombre d’équipes qu’ils arrivent à faire en 3 ans est tout simplement colossal.”
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