Le bruit toujours désagréable, la peur d’avoir mal, l’appréhension du prix… Beaucoup de gens ont une dent contre leur dentiste mais rarement contre leur prothésiste. Après des années d’itinérance, Brice Lacordaire a ouvert son atelier dentaire à La Crau, il y a cinq ans. Pour se faire connaître, il a privilégié le contact des patients à celui des praticiens. Le 27 juin prochain, il sera le seul exposant prothésiste de la rencontre confraternelle du CNSD au domaine de la Baratonne.
Comment se porte votre secteur ?
Cela n’explose pas. Le milieu dentaire n’a pas connu de perte comme d’autres secteurs pendant la crise. Les règles ont changé avec la CPAM. On parle d’un “reste à charge 0” qui incite de plus en plus les patients à s’équiper. Maintenant, l’Union Dentaire Française accentue la communication sur les enfants. Comme ils sont sensibilisés aux bonnes pratiques, ils ont de moins en moins besoin de s’équiper. Il y a 40 ans, l’alimentation n’était pas la même non plus. Les enfants vont beaucoup vers les fast-foods et les bonbons mais dans les écoles les repas sont plus équilibrés.
Comment arrive-t-on à l’étape des prothèses ?
Certaines personnes sont clairement “jemenfoutiste” avec leurs dents. La façon dont on procède aux soins est déterminante. D’autres ont toujours la phobie du dentiste malgré l’évolution des techniques. Ils en viennent donc plus rapidement à la prothèse. Il y a un autre type de personnes : celles qui auront beau faire des soins mais pour qui les problèmes dentaires sont héréditaires.
Votre milieu est très décrié pour ses prix. Qu’en dites-vous ?
Je pense que les dentistes souffrent effectivement d’une mauvaise réputation due à leurs tarifs. Les gens ne voient que le prix et ne disent pas que dans quelques années leurs dents ne seront pas déchaussées. Certains s’enflamment un peu sur les tarifs mais c’est à nous de faire la part des choses. Je dirai qu’un dentiste, c’est comme un garagiste. Avant d’acheter une voiture on fait le tour des enseignes pour comparer. Avec le dentiste il faut faire pareil, comparer les prix, faire jouer la concurrence…
Quels matériaux utilisez-vous le plus ?
La céramique est le produit “phare”, on l’utilise de plus en plus pour les implants. Pour des raisons économiques, on revient tout de même à l’appareillage. Nous sommes dans une ère de l’apparence. Beaucoup viennent me demander conseil alors que leurs dents sont tout à fait saines. C’est psychologique, ils pensent gagner en assurance.
La phobie du dentiste est une réaction tenace ; existe-t-il une alternative ?
Si, malgré la prévention, la peur reste, il existe d’autres moyens pour se détendre. L’homéopathie et l’hypnose restent peu connues. Pourtant, l’hypnothérapie peut considérablement détendre quelqu’un avant une intervention dentaire. Le patient pourrait déstresser.
Propos recueillis par Laura Berlioz
Brice Lacordaire
06 13 72 04 25
“Rendez-vous dentaire inconnu” jeudi 27 juin
Domaine de la Baratonne
Formulaire à remplir sur le site du CNSD