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Yodelice ou vivre la musique en toute liberté

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Maxim Nucci, qui se cache derrière le groupe Yodelice, est un vrai, un pur, un beau musicien dont l’originalité est incroyable. Il n’y a qu’à écouter son dernier opus intitulé “Square eyes” (Mercury).
Très tôt, il part à Londres pour ses études et sera bercé de la musique pop anglaise et on le ressent en écoutant sa musique qui, de temps en temps, se rapproche d’Herman’s Hermit, des Beatles mais avec des sonorités toutes personnelles.

Il a été l’arrangeur des L5, le compositeur de Jenifer, a composé pour Johnny, a écrit des musiques de films, travaillé avec Marion Cotillard, Guillaume Canet, Olivier Marchal et enfin, il reçoit en 2010 les Victoires de la révélation de l’année.

“Tout cela – confie-t-il – est la continuité de ce que j’ai toujours fait, avec, je l’espère, une évolution qui me semble normale pour un artiste. J’ai toujours la même quête de la mélodie, je suis toujours à la recherche de petites équations de notes même si je les aborde différemment aujourd’hui, ce qui est dans l’ordre normal des choses.

Pourquoi avoir choisi de te cacher derrière “Yodelice” au lieu de faire paraître ton nom qui commence quand même à être bien connu ?
Là encore, je ne me rends pas vraiment compte de “l’importance” de mon nom ! Sauf qu’à une époque, il a été connu pour de mauvaises raisons. “Yodelice” est un peu comme un costume de clown. Non pas que je m’y cache derrière mais c’est un personnage que je compose et à qui je voulais donner un univers particulier. Avec mon nom, ça n’aurait pas marché.
Dans la vie, je suis assez réservé et j’ai besoin de devenir un autre personnage pour me montrer sur scène. C’est une proposition artistique qui va peut-être au-delà de la musique.
Mais je suis musicien avant tout.

Pourquoi as-tu fait tout ce disque en anglais, même si ton anglais est parfait, ce qui est rarissime lorsqu’un chanteur Français se mêle de le chanter ?
Il rit : J’ai quelques années de pratique ! Mais ce n’est ni réfléchi, ni stratégique, ni vraiment voulu au départ. Ça s’est fait très naturellement.

Malgré l’influence britannique, on sent dans tes musiques une base classique…
Bien vu ! J’ai fait six ans de piano classique au conservatoire. Mais je me suis très vite tourné vers le rock et la guitare car j’avais déjà la fibre pour composer et improviser, choses qu’il est impensable de faire dans un conservatoire classique où il n’y a aucun esprit créatif. Et ça, c’était douloureux pour moi… Mais il en reste toujours quelque chose !

Que préfères-tu , le studio ou la scène ?
Je suis avant tout un musicien et faire du studio c’est réaliser un bel objet qu’est un album, une entité, un univers global et ça, ça me plaît. La scène, c’est là que je vis vraiment, et ça m’est d’autant plus indispensable qu’elle m’a manqué durant des années. Aussi, je veux en profiter à fond !

Tu aimes travailler avec les autres ?
Tu as dit le mot : “avec” les autres car j’ai à un moment trop travaillé “pour” les autres. Mais j’ai toujours aimé rencontrer des musiciens, des compositeurs, des artistes. On s’enrichit toujours à leur contact et au contact d’autres cultures et ça, je sais que je ne peux pas m’en passer. Je collaborerai donc certainement avec d’autres artistes mais autrement car les rencontres humaines sont importantes.

Chanteras-tu toujours en anglais ?
Peut-être, peut-être pas (rires) en tout cas, il y aura certainement d’autres langues car je suis à la fois sensible et influencé par des atmosphères, à ce qui m’entoure et comme j’aime toutes les musiques du monde, j’aimerais partir dans un pays lointain qui m’inspirerait

Lequel, par exemple ?
J’ai des amis qui m’ont montré des photos d’Irlande. Il y a des paysages lunaires qui m’attirent alors… pourquoi pas ? De toutes façons, ce sera toujours en toute liberté.

Tu parles beaucoup de liberté… peut-on être libre dans le showbiz ?
Tout le monde a le choix mais la liberté a un prix. Il y a des pressions, je le sais, je vis avec mais jusqu’ici, j’ai toujours fait ce que je voulais. J’ai un parcours atypique mais je continuerai dans cette direction !”

Propos recueillis par Jacques Brachet