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Yves Pujol, Toujours fringant

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Bonjour, que devient Yves Pujol ?
Je suis en tournée mondiale en France comme d’habitude (rires). Plus sérieusement, avec le one-man-show je tourne pas mal. Avec Aïoli, nous ferons la Fête de la Musique du côté de Grimaud le 21 juin, et juillet-août nous serons en tournée partout dans le Var.

Aïoli, ça fait combien d’années ?
On va fêter les 25 ans. On avait fêté les 20 ans ici-même au Zénith Oméga de Toulon, dans cette grande salle, on a fait 5 000 personnes. On commence à préparer les 30 ans, enfin on y réfléchi car c’est dans 5 ans, et donc on cogite sur comment fêter les 30 ans, si on est encore là bien sûr. Cinq ans ça passe vite.

Comment c’est arrivé tout ça ?
Disons que j’ai toujours eu une nature à faire “le con”, la nature comique tu l’as ou tu l’as pas. De tout minot j’avais cette nature là donc ça s’est vite retrouvé à l’école, puis quand j’ai commencé à faire du théâtre étant jeune. J’ai fait mon premier groupe avec Laurent Coppola, on avait 14 ans, et comme on était fan de musique, on s’est retrouvé avec d’autres amis. Mais c’était un groupe de garage, le dimanche on répétait et on cassait les pieds aux parents. Ce groupe a pris un peu d’ampleur au niveau local, je faisais du théâtre à côté, ensuite j’ai basculé du côté professionnel avec Laurent. Les deux autres ont mal tourné… l’un est ingénieur et l’autre médecin, mais c’est comme ça c’est la vie que voulez-vous y faire. Et donc avec Laurent on a continué la musique, on faisait des “baloches” et on a vu qu’on pouvait gagner un petit peu des sous donc on a fait que ça. Puis Laurent est rapidement rentré avec Florent Pagny, et toute l’équipe qui est présente aujourd’hui ce qui est assez drôle. Malheureusement je ne pouvais pas rentrer avec eux sinon il fallait virer Florent Pagny, et ça ne le faisait pas, donc j’ai remonté un groupe où j’ai allié piano-bar et reprises, d’où la naissance d’Aïoli. C’est parti d’une connerie et ça a pris de l’ampleur et ça fait 25 ans… On a fait trois albums et voilà.

Il y a eu une belle rencontre, de beaux textes aussi pour Yves Pujol…
Oui pour le one-man-show, je suis assez vernis là-dessus parce que c’est vrai que si je n’avais pas rencontré Wolinski je n’aurais jamais fait ce spectacle-là. Je pense souvent à lui car il venait souvent voir le spectacle et il se régalait. C’est quelqu’un qui a fait beaucoup de bandes dessinées bien sûr, des livres, des scénarii de films, mais des sketchs il n’en avait jamais fait. Quand on s’est rencontré, sur un spectacle d’Aïoli à Paris d’ailleurs, j’avais déjà un peu des sketchs sur les hommes et les femmes et il m’a dit : “j’aime bien comment vous parlez des hommes et des femmes, j’ai un texte qui peut peut-être vous plaire”. Je me suis dit c’est Wolinski donc il ne va jamais me rappeler, mais deux jours après il m’a rappelé en me disant on se voit toujours, et j’ai dit oui. Il m’a présenté ce texte qui s’appelait “J’adore ma femme”, qui est devenu un sketch ensuite, et quand il venait voir le spectacle il était toujours très ému parce qu’il entendait les réactions en direct. Avant il supposait que les gens rigolaient quand il faisait un dessin dans Paris Match ou dans le JDD, tandis que là il entendait ses phrases et les gens autour qui rigolaient et il me disait à chaque fois : “c’est très émouvant comme impression”. Malheureusement ça s’est arrêté le 7 janvier 2015, mais je suis content de continuer à dire ses textes.

Votre meilleur souvenir ?
Sur scène ?… J’ai un très bon souvenir, j’ai pu rencontrer très brièvement quelqu’un, sans que je sois fan mais j’ai une idole qui m’a influencé et qui m’a donné envie de faire de la musique, c’est Paul McCartney. Je l’ai croisé un jour à Paris et j’ai pris une petite photo avec lui qui est très sympa, c’est vraiment un bon souvenir car jamais je n’aurais pensé croiser McCartney. Des artistes français tu peux à l’occasion d’un truc, des Goldman, des Cabrel, des Lavilliers… avec les musiciens tu peux te dire y’en a un qui va me présenter, mais McCartney c’est tellement international que tu te dis que tu pourras jamais et je l’ai croisé par hasard à Paris et il a été très sympa.

Une question que je n’ai pas posée ?
Euh… Vous ne m’avez pas dit que j’avais bien maigri et ça m’a fait de la peine, parce que j’ai quand même perdu trois kilos et personne ne le voit. Voilà, j’en prends deux, tout le monde me dit t’as grossi, mais j’en perds trois et personne ne me dit rien donc c’est un peu vexant.

Un dernier mot ?
Et bien, ravi de ce moment. Je reprends ma tournée dans le Sud, je suis entre Paris et le Sud, et je suis toujours très heureux de revenir chez moi.

Propos recueillis par Manouk B