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Eugène Baboulène – Retour à Toulon

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Eugène Baboulène était Toulonnais.
Il est né au début du siècle dernier, en 1905 et fait partie de ces peintres dits, quelquefois avec condescendance ou de façon péjorative, “provençaux”.
Peintre figuratif, il fait alors partie de l’école provençale contemporaine et deviendra l’un des fers de lance de celle-ci. Il se retrouvera très vite élève de l’Ecole des Beaux-Arts de Toulon avant de “monter” à Paris mais de revenir très vite “plein d’usage et raison”, vivre entre ses parents et dans sa ville, le reste de son âge.
Juste retour des choses : s’il a débuté à l’Ecole des Beaux-Arts de Toulon, il s’en retrouvera professeur en 1936.

Pour vivre, il devient décorateur. Il a laissé des traces à l’Opéra de Toulon, d’autres se sont effacées avec le temps, l’évolution des mœurs et la démolition des… bordels qu’il décorait !
Mais très vite il saura que c’est uniquement la peinture qui le passionne et, après quelques années de vaches maigres, il est enfin reconnu dans le début des années 50. Il exposera alors partout en France et dans toutes les grandes capitales du monde.
J’ai eu cette grande chance de bien connaître celui qu’on appelait affectueusement “Boule”.
Il m’a même souvent pris sur ses genoux… en tout bien tout honneur puisque, alors que j’étais tout enfant, il fréquentait ma famille. Il avait été collègue et ami de mon grand-père Edmond Barbarroux, peintre également qui fut aussi directeur des Beaux-Arts de Toulon.
Mon grand-père décéda en en 1948, j’avais alors 2 ans mais le lien n’a jamais été coupé et… je fus même son élève aux Beaux-Arts !
J’allais souvent lui rendre visite à son atelier. Un jour j’y amenai un ami : Henri Moiroud.
Henri était le photographe de plateau de Marcel Pagnol et je l’avais connu lors d’une grande manifestation que j’avais organisée autour de l’Académicien. Il avait photographié nombre de personnalités et son rêve était de rencontrer Eugène Baboulène.
Rêve très vite devenu réalité puisque, quelques jours après, il était en face de lui et réalisait ces beaux portraits que je garde précieusement.
Boule nous  a quittés en 1994 mais il n’est pas oublié dans sa ville.
La preuve, Michel Estades et Sylvie Duhon-Benedetti, qui nous offrent ce beau cadeau de Noël : une rétrospective, du 19 novembre au 31 décembre.
Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, courrez découvrir ce peintre de la lumière et d’une Provence qu’il a toujours aimée et faite aimer au monde entier. Pour les autres, le retrouver sera un grand moment d’émotion tant son oeuvre est riche et l’homme était magnifique.

Jacques Brachet

Galerie Michel Estades
18, rue Henri Seillon – 83000 – Toulon
04.94.89.49.98 –
galerie.toulon@estades.com
www. estades.com