C’est un magnifique jeune homme de 80 ans, casquette vissée sur la tête, regard serein, calme olympien… On ne pourrait imaginer que c’est le casse-cou number one du monde, avec un Award à la clef !
Rémy Julienne a doublé les plus grands acteurs dans de fantastiques cascades : Marais, Delon, Belmondo, Van Damme et même de Funès, sans compter quelques James Bond.
Tous les réalisateurs ont fait appel à lui, de Verneuil à Lelouch en passant par Dino Risi, Lautner, Oury, Pinoteau, Zidi, Hossein et bien d’autres dont Jean Giraud pour qui il a tourné “les Gendarmes” et est entre autres devenu… la fameuse nonne en 2CV !
A ce sujet, il me raconte une anecdote en riant :”J’étais donc en nonne en plein tournage lorsqu’il me prend une envie urgente. Je vais donc contre un arbre, soulève la soutane… je me soulage et… j’ai vu arriver une voiture qui a stoppé, n’en croyant pas ses yeux et est repartie en zigzagant !”
Son premier film date de 1964, c’était “Fantomas” d’André Hunebelle. Depuis, il y a eu quelque 400 films, sans compter les téléfilms et les pubs.
Il faut dire qu’il conduisit son premier camion à… 15 ans. Sans permis bien sûr et à l’insu de son père qui l’aurait tué, il s’était fait employer pour conduire des camions de sable, faisant l’aller-retour dans la journée.
“J’étais fou, je livrais dans la journée, je dormais dans le camion, me lavais sous un pont, dans une rivière et je repartais… C’était le bon temps !”
Sa première passion fut la moto et il passait son temps sur un vieil engin qui menaçait de casser.
“Mon père était furieux jusqu’à ce qu’il comprenne que j’étais prudent et que, de toute façon, je ne lâcherais pas ma moto. Il m’en a donc offert une flambant neuve. Bien lui en a pris puisque je suis entré dans l’équipe de France de moto-cross et en 1957 avec une 500cm3, je suis devenu champion de France”.
Il ne cessera alors jamais de rouler, pour le plaisir, pour le travail, en moto, en voiture, en camion…. rien de ce qui est sur roues ne lui est inconnu et c’est ainsi qu’on a pu le voir (du moins voir ses cascades !) dans toutes les voitures possibles et imaginables, dans “Taxi”, “Le casse”, “La grande vadrouille”, “Rabbi Jacob”, “La menace” et six James Bond : “Golden Eye”, “Permis de tuer”, “Dangereusement votre”, “Octopussy”, Tuer n’est pas jouer” et “Rien que pour vos yeux” qui lui a valu l’Award en 1981. Après ça, faire des prouesses en Fiat ou en Citroën pour des pubs, c’était pour lui de la gnognotte.
Si Disney a fait appel à lui, ce n’est pas pour le cinéma mais pour créer des attractions à Disneyland Paris puis aux Etats-Unis. A Bologne, en Italie, il a inventé un immense show mécanique qui a réuni plus d’un million et demi de spectateurs.
Aujourd’hui, s’il est heureux que ses deux fils aient pris la suite, suivi de son petit-fils, quatrième de la dynastie, il ne s’arrête pas pour autant car il a mille projets, entre autre un parc à thème :”Notre concept consiste à présenter un divertissement pédagogique de très haut niveau. Nous montrerons l’envers du décor en offrant à un public de plus en plus averti et curieux, une partie de nos secrets, des inventions jamais dévoilées auparavant.
L’un de nos avantages majeurs par rapport à la concurrence, est de proposer des performances originales : du jamais vu ailleurs. Ces performances sont scénographiées, une autre de nos spécificités, grâce à l’expérience acquise au cours de la pratique de plus de 45 ans de cinéma dans le monde entier.
Notre objectif est de grouper et former les meilleurs éléments, humains et matériels, de manière à pérenniser une oeuvre qui doit servir de tremplin au “Toujours plus”.
Les trois volets principaux : expo (exposition), demo (démonstration), evo (évolution) sont interdépendants et poussent les entrepreneurs que nous sommes vers d’autres horizons qui nous sont demandés grâce à une originalité éprouvée : le tour des principales villes de France, d’Europe et même plus”.
Bienvenue sur la planète Julienne !
Jacques Brachet