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À chacun son plexi, Laurence Lefèvre Yviquel

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Pour aimer une œuvre d’art, il faut parfois qu’elle nous ressemble. Ce constat, Laurence en a fait sa principale activité. Graphiste et artiste plasticienne, elle a longtemps exposé ses œuvres à Paris et à Nice. Aujourd’hui, elle se concentre sur les souhaits des autres. L’artiste travaille sur des plaques de plexiglas superposées. Des œuvres conçues individuellement, pour chaque client.

Pour qui réalisez-vous ces Plexis ?
Chacun d’entre eux raconte une histoire. Celle d’un lieu ou d’une personne. On m’en commande beaucoup pour des cabinets (médecins, magistrats). Il doit refléter l’activité qui y est exercée. Par exemple, pour un avocat, je pose sur les plaques tout ce qui représente la justice. On m’en demande aussi pour des mariages ou encore, pour exposer chez soi. Le plexi peut toucher un thème particulier. Par exemple, j’ai porté avec moi une œuvre sur New York. On peut y voir entre autres un marathonien, un journal et une statue de la liberté.

Comment adaptez-vous ces œuvres à chaque personne ?
Lorsque j’entre en contact avec les clients je m’imprègne au maximum de leur histoire, de ce qu’ils dégagent. Ensuite, ils répondent à un questionnaire qui va me permettre d’enrichir ma création. Si un homme veut une œuvre qui lui ressemble, je dois connaître ses passions, ce qu’il aime, son métier etc.

Quels autres paramètres entrent en compte ?
Avec la personne qui passe la commande, on va décider d’une charte graphique. Elle va peut-être vouloir uniquement des tons gris/rose ou rose/vert. S’il n’y a pas de demande particulière à ce niveau-là, je vais m’adapter aux couleurs de la pièce. L’idéal c’est un mur blanc dans un endroit très lumineux.

Pourquoi avoir choisi ce matériau ?
Je suis issue du monde des verriers. J’ai été imprégnée par la transparence du verre. Pendant 10 ans, je l’ai façonné sous toutes ses formes. A travers lui, tout devient coloré et vivant. Le plexiglas, c’est pareil sauf que c’est incassable.

Qu’est-ce qui vous a poussé à centrer votre activité là-dessus ?
Avant, je faisais très peu d’œuvres personnalisées. J’ai longtemps exposé. Cela veut dire que je devais créer par moi-même tout le temps. J’adore, mais cela n’implique que moi. Travailler pour les autres me permet de remettre de l’humain dans tout ça. Chaque plexi raconte une histoire. En complément j’ai une activité de graphiste (cartes, flyers). Ce sont deux choses à la fois très différentes mais complémentaires sur le plan créatif.

On trouve sur internet beaucoup de photos ou créations personnalisables. Comment faites-vous la différence ?
Justement, avec cette approche. J’essaye de me concentrer sur des détails qui vont rendre mon travail original. Comme ça, je suis plus subtile que ce que l’on peut trouver sur internet. La phase de recherches est donc très importante. Je reste en moyenne deux semaines sur une création. Et j’en réalise une seule à a fois.

Propos recueillis par Laura Berlioz

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