En quelques années Baptiste Lecaplain a su s’imposer au même niveau que les grands noms de l’humour, après 30 Bataclan, 250 000 spectateurs conquis, des apparitions dans la série « Bref » et des rôles au cinéma, l’artiste « se tape l’affiche » une nouvelle fois sur les routes de France avant de retourner à l’écriture de son nouveau spectacle prévu pour 2015.
Bonjour Baptiste, pour ceux qui ne t’ont pas encore vu sur scène, peux-tu nous résumer ton spectacle « Baptiste se tape l’affiche » ?
Je me présente au public, je parle de mon enfance, de sujets quotidiens comme la collocation, la vie en générale, la drague entre guillemets. Ce spectacle est assez autobiographique avec beaucoup d’autodérision. En quelques mots, c’est un one-man-show dynamique, jovial, communicatif, la couche absurde est bien là mais elle est venue un peu plus tard.
Pourquoi avoir choisi ce titre pour le spectacle ?
Je n’avais pas de titre, en cherchant un peu je me suis dis que ce qui me faisait le plus peur c’était de m’afficher devant le public. Je suis quelqu’un d’assez timide, depuis mon plus jeune âge venir au tableau à l’école devant tout le monde était quelque chose qui me terrifiait, j’avais tout le temps peur de me taper l’affiche justement.
Honnêtement, tu t’es déjà tapé l’affiche ?
Oui bien sûr, dans la vie ou même sur scène ! C’est simple, dans la vie je suis incapable de parler devant des gens pour faire un discours, quand l’ambiance devient sérieuse, limite studieuse, je me décompose alors que bizarrement j’aime parler sur scène, je ne peux pas l’expliquer.
Quelles sont les trois bonnes raisons d’aller voir ton spectacle ?
La première raison est que je suis père de famille et que si vous ne venez pas me voir, ma fille n’aura pas à manger. (Rires). La deuxième c’est que je joue mon spectacle un vendredi à Aix-en-Provence, alors plutôt que de regarder Arthur à la télévision dans son émission « Vendredi tout est permis », sortez de votre téléviseur et venez me voir ! Enfin, je vous le dis en exclusivité mais le spectacle sera quelque peu différent ce soir-là car je vais tester de nouvelles choses pour le public. Alors convaincu ?
Jouer le même spectacle depuis 5 ans ce n’est pas un peu lassant ?
Je le renouvelle assez souvent, je ne reste pas figé sur quelque chose, je cherche à évoluer, et puis c’est toujours plaisant de retrouver un public nouveau chaque soir, je ne me suis jamais dit que je n’avais pas envie de jouer un soir, je suis toujours monté sur scène avec plaisir et si ce n’était pas le cas j’arrêterais mon métier tout de suite.
Laisses-tu une place à l’improvisation de temps en temps ?
Oui beaucoup ! Je ne me repose pas sur mes lauriers. De toute façon, les gens sentent quand un humoriste récite un texte qu’il a appris par cœur ou quand il improvise quelques minutes, ne suit pas à la lettre les phrases qu’il a écrites auparavant. Je pense qu’il est indispensable de se laisser aller de temps en temps, l’improvisation doit être présente tant qu’elle n’est pas abusive et que le public ne se perd pas.
Aujourd’hui quel humoriste te fascine ?
J’aime particulièrement Eddie Izzard, un humoriste anglais qui joue en allemand, en anglais, en français, c’est un véritable performer, son talent me donne encore plus envie de me surpasser. En France, Florence Foresti est celle qui me fascine part son énergie, je la côtoie de plus en plus à présent et humainement c’est une personne vraiment sympa.
Où en es-tu dans l’écriture de ton deuxième spectacle ?
J’ai écrit environ 30 minutes du spectacle, tout doit être prêt pour fin février, c’est à ce moment-là que je le présenterais au public. J’avance petit à petit, je n’ai pas encore défini exactement la trame principale et c’est ce qui va permettre à mon spectacle de tenir la route. Actuellement je suis en pleine recherche, je ne veux surtout pas arriver et faire des blagues pendant 1h30 sans lien direct entre elles, il me faut absolument une trame.
Actuellement le cinéma te sourit, la comédie c’est quelque chose qui t’a toujours attiré ?
Je suis très cinéphile, les rôles que l’on me propose ne me ressemblent pas et c’est tant mieux, j’adore me mettre dans la peau de quelqu’un d’autre, le cinéma est une bonne expérience mais aussi une parenthèse agréable entre la scène et moi. J’apprends à jouer la comédie en faisant des films et non en prenant des cours de théâtre, c’est un véritable métier qui me plaît mais la scène me manque très vite par contre.
Avec qui rêverais-tu de jouer ?
J’aimerais avoir la chance de jouer avec Denis Villeneuve ou Rémi Bezançon, ce sont tous deux des réalisateurs au talent immense. Je suis motivé par tous les projets, bien sûr j’en refuse certains mais d’une manière générale je suis très flatté quand on me propose de jouer.
On a pu te voir dans « Bref » également, qu’est-ce que cette aventure t’a apporté ?
L’aventure « Bref » c’est particulier, parce que c’est le projet d’un ami à la base, aujourd’hui je suis fier d’avoir vu le parrain de ma fille réussir, c’est une vraie satisfaction de la voir triompher, avec le talent qu’il a c’est un juste retour des choses ! Pour ma part, je n’avais pas de rôle principal mais j’ai quand même acquis d’avantage de notoriété.
Que penses-tu de tous ces humoristes qui émergent en ce moment ?
Il y en a eu beaucoup avec l’émission de Laurent Ruquier mais il n’y a malheureusement pas de place pour tout le monde. Dans l’énorme quantité de spectacles que l’on a pu voir ces derniers temps, peu sont arrivés avec un one-man-show calé sur mesure, c’est dommage, beaucoup font de la scène pour la notoriété, pour accéder à la télévision, mais la scène est un art noble, il faut prendre l’exercice au sérieux.
Le mot de la fin ?
Venez me voir à Aix !
Propos recueillis par Marine Astor
Crédit photo : Cynthia Frebour