Qui eut pu penser que ce Rennois de 45 ans, directeur financier d’un des plus grands cabinet d’audit financier international, après de brillantes études de droit à Sciences Po, puisse un jour se retrouver dans des galeries d’art, présentant des sculptures animalières d’une grande beauté ?
Lui ! car, de tout jeune en son pays breton, il est attiré par les animaux, qu’ils soient sauvages ou domestiques. Il découvre d’abord les animaux domestiques en visitant des fermes avec son père, ingénieur agronome. Les balades en forêt, les heures passées au bord des lacs lui font appréhender une tout autre faune et enfin, ce sont les zoos qu’il va hanter avant de découvrir la vraie vie sauvage au Kenya, au Burkina Faso et en Tanzanie. Il a alors 18 ans et sa passion des animaux va se renforcer lorsqu’il découvre un art alors un peu en désuétude : les bronzes animaliers.
Le voilà donc qui se lance dans cet art à un moment où celui-ci est en train de renaître
Ses premiers bronzes sont très rapidement remarqués et appréciés. Il participe avec succès à différentes expositions, notamment à la Galerie Michel Estades à Lyon (février 2009 et décembre 2011) et montre régulièrement ses œuvres au Salon des Artistes Animaliers de Bry-sur-Marne.
Ses pièces, fondues selon le procédé de la cire perdue et qu’il limite à douze exemplaires, sont présentes dans de prestigieuses collections dont celle d’Alain Delon, la famille Bich, etc.
Si, comme le chante Patricia Kaas, son mec parle d’amour aussi bien que des voitures, lui parle des animaux comme il parle de la sculpture : avec amour, avec passion :
“J’essaie de représenter dans mes animaux une certaine vie intérieure, lourdement marquée par l’instinct. Jules Renard, Colette ou Marcel Aymé décrivent “le cygne et la plomberie orgueilleuse de son cou”, l’écureuil qui meurt de peur, le loup qui, à son grand désespoir, ne peut se retenir de manger les petits enfants. J’imagine moi aussi les animaux acceptant sereinement et avec lucidité leur statut officiel, l’aspect inéluctable de leur destin. Mais chacune de mes bêtes doit être unique et non l’archétype de son espèce.
L’éléphant admet être lourd, placide et puissant ; le buffle reconnaît qu’il est obtus et brutal ; le gnou sait qu’il a pour fonction essentielle de servir de repas aux fauves ; le babouin est chapardeur… Et chacun fait pleinement son métier d’animal.
Modeler est d’abord une bataille : avant de commencer, lutte contre l’appréhension de ne pas y arriver, puis lutte contre le découragement quand une masse de terre ressemble si peu à la vie animale. Lutte encore quand les fragiles pattes ne supportent plus un corps trop lourd, quand une tête chargée de défenses s’incline et que le cou se brise, quand trois pattes touchant le sol n’assurent pas l’équilibre. On admire alors la perfection de la nature, qui sait faire, elle…”
Aujourd’hui, il ne se consacre plus qu’à son art et le voici qui s’installe à la belle galerie de Michel Estades, du 25 mai au 29 juin.
Galerie Michel Estades
22 rue Henri Seillon – Toulon
www.estades.com – 04 94 89 49 98