Sylvain Zarli a du pain sur la planche. Déjà pris par ses rôles dans de mythiques pièces comme “Le Bossu de Notre Dame” ou encore “Le journal d’un fou”, il se lance dans un one-man-show. Ce passionné de théâtre a grandi dans un milieu artistique. Diplômé du conservatoire, il a ensuite enchaîné les galères et les grandes joies.
Après tant d’années en province, vous retournez sur les planches parisiennes avec une pièce inspirée d’un livre de Nicolas Gogol. Racontez-nous.
Je vais jouer “Le journal d’un fou”. C’est l’acteur Ahmed Benaïssa qui m’a fait commencer cela. Nous nous sommes retrouvés au même endroit pour nos répétitions respectives. J’ai fini par le croiser et discuter avec lui. Il m’a soufflé de me pencher sur l’écriture de Gogol. Cet homme a beaucoup de talent, j’ai donc suivi son conseil et j’ai commencé à acheter les livres dont il me parlait. Autant vous dire que je n’y connaissais rien en littérature russe. Le “Journal d’un fou” m’a vraiment plu. J’ai commencé à élaborer mon propre projet pour le présenter à Stéphanie Slimani. Je voulais une femme pour la mise en scène.
Vous jouez également d’autres personnages à l’opposé, dans d’autres pièces.
Tout à fait, dans “Les Oiseaux”, j’en joue un complètement déjanté. C’est une comédie baroque. Dans un tout autre registre, j’interprète Frollo dans l’adaptation du “Bossu de Notre Dame” par Hélène Fabre. Là, on touche à une comédie musicale unique. C’est très bien car cela fait plusieurs pièces à mon répertoire.
Est-ce là que l’on voit le travail accompli au conservatoire ?
Tout à fait. Là-bas, on travaille avec des enseignants eux-mêmes artistes qui ont les ficelles du métier. On remplit sa caisse à outil pour après pouvoir faire son chemin seul, sur les planches. On bosse sur du théâtre mais aussi sur de la danse, du chant etc. Donc, le “Bossu de Notre Dame” me permet d’exploiter mes acquis du conservatoire. Cela a été difficile de commencer à travailler avec des chanteurs et danseurs car je ne suis “que” comédien. Heureusement que les collègues ont été bienveillants avec moi.
Vous avez maintenant beaucoup de pièces dans votre répertoire mais vous préparez également un one-man-show. Pourquoi ce revirement ?
Déjà, je préfère le terme de self-show. Les gens prendront ce qu’ils veulent de moi. Ce spectacle racontera la genèse de toutes mes galères que je vais tourner à la rigolade. Cela promet d’être émouvant car je vais me dévoiler. A chaque fois, sur scène, on voit les personnages que j’incarne mais là je vais me livrer. J’espère que le spectacle verra le jour en 2019.
Votre réussite actuelle, vous la devez donc à toutes ces années galères ?
En quelque sorte oui car il faut toujours être en recherche de nouveaux projets, de nouvelles pièces. C’est cela aussi qui nous met dans le rouge : ne pas rester sur nos acquis. Il faut vouloir évoluer et ne pas se cantonner au même jeu. Alors, oui, c’est la galère mais un passionné ne fait pas attention aux rondins de bois qui entravent son chemin.
Propos recueillis par Laura Berlioz