Il semble, et c’est heureux, que les voix reviennent à la mode. L’émission “The Voice” a vu revenir de grandes et belles voix, il y a le phénomène “Voca People” celui aussi, moins heureux des Prêtres mais, après avoir banni les Dion, Badi, Kaas, Fabian et quelques autres (surtout les femmes d’ailleurs !) aujourd’hui, après un intermède dit “nouvelle chanson française” qui n’a pas apporté grand chose à celle-ci, les voix reprennent du poil de la bête.Et voici justement que nous arrivent, tout droit de l’Opéra, les Stentors, quatre charmants garçons aux voix superbes, deux barytons, deux ténors qui nous viennent des quatre coins de France.
Côté barytons, nous avons Sébastien Lemoine, le Normand qui a chanté Mozart, Donizetti, Gounod et aussi Webber et Bernstein sur toutes les scènes de France, de Russie, d’Italie, d’Amérique, d’Allemagne, d’Angleterre. C’est lui qui a formé les Stentors. Le second est Vianney Guyonnet, le Picard tout droit issu des Petits Chanteurs à la Croix de Bois et qui, comme son camarade, après le Conservatoire, a interprété Papageno dans “La flûte enchantée, Guglielmo dans “Cosi Fan Tutte”, Colline dans “La Bohême” ou encore Massetto dans “Don Giovanni”. Côté ténors, il y a Mowgli Laps, le Guadeloupéen qui, malgré Michaël Jackson qui fut l’idole de son enfance, et un stage de basket, est entré tout droit au conservatoire après avoir entendu l’Ave Maria. Depuis, il se partage entre opéras, opérettes, comédies musicales (Tony dans “West Side Story”) et aussi musique sacrée. Le second ténor a l’accent de Montpellier et se nomme Mathieu Sempere. Il n’est venu au chant qu’à 14 ans et a suivi des études à la fois scientifiques et musicales et, après le Conservatoire et une maîtrise de musicologie à la Sorbonne, a parcouru l’Europe avec Bizet, Bach, Offenbach, Haydn, Verdi et quelques autres. Voilà deux ans qu’ils se sont regroupés grâce à l’opéra mais aussi un amour partagé de la chanson française.
“Notre idée – nous confie Sébastien Lemoine – n’était pas de transformer la variété en airs d’opéra mais de mettre nos voix et leurs techniques au services de ces standards. Aucune hérésie dans cette démarche car, malgré les différences, les deux registres présentent un immense point commun : quel que soit le style de musique, on raconte toujours les mêmes histoires. Pour chaque titre, nous avons cherché les bonnes harmonies, les bons arrangements, les émotions les plus justes. Il ne s’agissait pas de faire un simple calque mais d’apporter quelque chose de nouveau, d’y mettre notre touche”.
Et c’est ce qu’il ont fait en donnant de nouvelles couleurs à de belles mélodies comme “Les Corons” de Pierre Bachelet, “Pardon Spezel”, ce tube remis au goût du jour par Nolwenn Leroy, “Je viens du Sud” de Sardou et quelques autres chansons qui nous font visiter les quatre coins de France avec, en point d’orgue ce superbe duo avec I Muvrini sur “A voce rivolta” qui vous donne le frisson.
Vous allez les voir partout en show case ou en promo avant qu’ils n’attaquent à la rentrée, une grande tournée à travers le France. Cette France qu’ils chantent si bien.
Jacques Brachet
