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Lucile Bordes. Decorama, son deuxième roman

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Pour son deuxième roman, Lucile Bordes propose aux lecteurs une réflexion autour des lieux qui ont marqué notre enfance, aujourd’hui perdus entre l’agitation du monde et les changements d’environnement. Dans « Décorama », elle prête sa plume à Georges, un homme attachant et sensible à la métamorphose de la ville de bord de mer où il a grandi.

Dans son premier roman « Je suis la marquise de Carabas » sorti à la rentrée 2012, Lucile Bordes dépeignait l’histoire d’une famille de marionnettistes itinérants et avait séduit les lecteurs par la beauté de son écriture, fluide et d’une rare finesse, ses mots parfaitement maîtrisés et sa narration au ton juste.
Sorti le 9 janvier dernier, son deuxième ouvrage « Décorama » narre l’histoire de la vie, celle de notre attachement aux lieux et la manière dont ils peuvent envahir notre vie quotidienne. Drôle et émouvant à la fois, elle nous décrit une ville au bord de la Méditerranée où le décor et les photographies d’autrefois ont laissé place à une niche économique et des opérations immobilières qui se multiplient à vue d’œil. Cette ville, c’est La Seyne sur Mer, l’auteure a fait le choix de la dévoiler qu’à la fin de son ouvrage.
C’est ici que Georges est né. Narrateur de l’histoire, l’homme d’une quarantaine d’années vit mal les changements des dernières décennies amorcés par la municipalité et les promoteurs dans sa ville. Pour plus de tranquillité et parce que les souvenirs de la vie passée sont son seul espoir pour ne pas sombrer, il décide de postuler au poste de gardien du cimetière central de la ville. Sa vie va basculer lorsque des promoteurs vont s’intéresser de près à l’immeuble de son enfance…
Contrairement à son précédent ouvrage, Lucile Bordes a souhaité travailler avec un lieu fixe et romanesque, à la frontière entre la vie, le monde et le silence des tombes. Lieu intriguant au premier abord, une histoire aux nombreuses émotions et aux fins détails qui atténue finalement le constat cruel et douloureux de ces lieux qui ont longtemps fait partie de notre quotidien et ont fini par
disparaître à jamais.

Marine Astor

Lucie Bordes, Décorama