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Pierre Palmade, rien ne l’arrête !

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Pierre Palmade est de retour sur les planches dans une pièce légère et drôle comme on les aime ! Cette fois encore il n’épargne personne et dit tout haut ce que les autres pensent tout bas. « Le Fils du Comique » met en scène cinq personnages partageant tous la même envie : faire rire le public aux éclats, encore et encore.

Pierre Mazar le personnage principal de la pièce lui ressemble étrangement, il est drôle, un brin égocentrique, il a des idées bien arrêtées et c’est un homosexuel qui s’assume complètement. Ce portrait vous fait penser à quelqu’un ? Pas de doute, Pierre Palmade s’est inspiré de sa propre personne pour écriture ce personnage et les membres de son entourage.
« Le Fils du Comique » c’est un peu la suite que l’on attendait de la pièce « Le Comique » qu’il avait écrite en 2007 et qui avait rencontré un vif succès. Le personnage est le même, il a réussi sa vie professionnelle mais aspire à d’autres horizons aujourd’hui. Il y a surtout cette envie soudaine d’avoir un enfant, fil conducteur de la pièce… oui mais voilà tout se complique lorsqu’il faut choisir la mère ! Dans le rôle des mamans en compétition on retrouve Noémie De Lattre et Anne-Elisabeth Blateau, deux comédiennes qui ne sont pas là par hasard. En effet, dans ce spectacle, Pierre Palmade a souhaité réunir les talents de sa troupe qu’il admire tant et a écrit des rôles sur mesure pour chacun d’entre eux.
Sur scène la magie opère dès les premières minutes, tous les ingrédients sont réunis pour vous faire passer un agréable moment, entre drôleries et vacheries, entre amour et amitié. Rendez-vous le 18 avril prochain au Théâtre Galli à Sanary-sur-Mer et le 26 avril à l’Auditorium du Casino de Hyères pour découvrir le résultat…

Bonjour Pierre, à quoi doit-on s’attendre en allant voir « Le Fils du Comique » ?
C’est l’histoire d’un auteur de pièces de théâtre homosexuel assumé, en couple, qui a 40 ans et des poussières et qui est pris par l’envie subite d’avoir un enfant. Il envisage alors d’en avoir un avec une de ses actrices mais l’on se rend vite compte qu’il l’avait également promis à sa meilleure copine. Il va alors organiser un dîner, une sorte de combat de femelles où chacune va devoir le convaincre que c’est elle qui fera la meilleure mère. Il faut aller voir la pièce l’esprit libre avec une seule envie : rire et de passer un bon moment.

Comment décririez-vous Pierre Mazar le personnage que vous interprété ?
Pierre Mazar est quelqu’un de très fier de sa personne et fier d’avoir réussi sa vie professionnelle. Il cherche toujours les bons mots, il veut briller auprès de tous et assume parfaitement son homosexualité. C’est une sorte d’enfant roi, quelqu’un d’enfantin et très centré sur lui-même à qui on pardonne tout mais quelqu’un de terriblement attachant.

Est-ce que ce personnage vous ressemble au quotidien ?
Oui complètement ! J’ai mis beaucoup de moi dans l’écriture de ce personnage. Les réflexions et les névroses qu’il a, se sont celles que j’ai moi-même. C’est quelqu’un de complexe, difficile à cerner parfois, tout comme moi !

A quel moment avez-vous ressenti le besoin d’écrire une suite de votre pièce « Le Comique » ?
Mon personnage me manquait, personne ne peut me le voler celui-là puisque c’est moi (rires) ! J’ai mis du temps à le trouver, je n’ai plus envie de le perdre. Je voulais retrouver les ingrédients du comique en tournant l’histoire différemment cette fois. Le personnage s’est assagi, il est en couple depuis un moment, il fallait que je trouve quelque chose qui pourrait manquer à sa vie… un enfant !

Dans quel état d’esprit étiez-vous lors de l’écriture de cette pièce de théâtre ?
Je souhaitais que l’on découvre quatre tempéraments différents chez quatre comédiens. J’avais envie de me retrouver sur scène avec ma troupe donc j’ai écrit les rôles sur mesure, je savais qui allait jouer quoi avant même d’écrire, c’était une évidence. Nous sommes une véritable équipe, désireux de faire rire notre public, tous au même niveau, tous dans le même état d’esprit.

Pourquoi avoir choisi de traiter de la paternité chez les homosexuels ?
Je voulais faire un duel entre deux femmes, Noémie De Lattre et Anne-Elisabeth Blateau étaient les comédiennes parfaites pour cet affrontement à mes yeux, je voulais rendre la situation complexe, alors voilà, parler de cette envie que l’on a d’avoir un enfant quand on est homo et que l’on a 40 ans et quelques m’est venue tout naturellement.

Y-a-t-il un clin d’œil à l’actualité ?
L’actualité m’a plutôt encombré pour tout vous dire. Ce n’est pas une pièce militante, c’est un état de faits, on se perd actuellement dans les débats de société alors que la loi se met simplement au service de la réalité. Les gens qui viennent nous voir sont parfois étonnés de voir que ce n’est pas une pièce marginale mais que l’on traite le sujet simplement comme une pièce de boulevard.

Ce désir de paternité vous est-il déjà arrivé à vous aussi ?
Oui tout à fait ! A un moment dans ma vie j’ai failli faire cet arrangement là moi aussi. Dans « le Fils du Comique », Pierre Mazar, le personnage que je joue veut absolument un fils car il veut qu’il suive ses pas et qu’il lui ressemble, c’est très narcissique et bien moi aussi à l’époque je voulais absolument un fils… Cette idée là est partie d’une véritable possibilité que j’ai eu moi-même.

Selon vous, quels sont les ingrédients nécessaires pour une pièce de théâtre réussie ?
Je pense qu’il faut raconter une vraie histoire avant de chercher à être drôle à tout prix. Il ne faut pas se forcer à faire des mimiques et une gestuelle souvent inutile, l’idéal est lorsque les comédiens sont plus drôles que les personnages qu’ils interprètent. Si vous n’y croyez pas, vous vous fatiguez très vite sur scène mais lorsque vous avez ça en vous, pas besoin d’accentuer le trait, l’attitude est spontanée.

 

Après toutes ses années de scène, le trac est-il toujours présent avant une représentation ?
Il y a toujours une petite appréhension mais je pars du principe que si ce que je dis ne me fait pas rire, ça ne fera pas rire les gens non plus. Par contre lorsque l’on part en tournée, le trac est plus présent car les salles sont différentes chaque soir, le public est parfois dissipé, il faut savoir s’adapter rapidement.

Pour finir, vous pouvez nous dévoiler qui sera la plus digne de porter le fils du comique ?
Sûrement pas (rires) ! Je garde ce suspense jusqu’au bout, il faudra aller voir la pièce pour le savoir mais je vous promets bien des surprises…

Propos recueillis par Marine Astor